Des citoyens ont marché à Port-au-Prince ce mercredi 28 juillet 2021 pour demander justice pour les victimes du régime PHTK. Ayant à leur tête, la figure emblématique du secteur démocratique et populaire Me Michel André, les manifestants ont arpenté Delmas 32 passant par la rue Dessalines, Nazon pour aboutir au champ de mars sur la place de la constitution.
Sous un soleil de plomb et au rythme du Chuck-Sound et des bandes à pied, les manifestants vêtus d’un t-shirt blanc floqués « jistis pou tout moun rejim PHTK touye » se sont convergés à l’entrée de Delmas 32, point de rassemblement de la marche. Là, ils organisent le rituel d’usage pour lancer la manifestation.
Les manifestants prennent la direction de la rue Dessalines où ont été assassinés le journaliste Diego Charles et la militante féministe Marie Antoinette Duclair ainsi qu’une dizaine d’autres résidents. Toujours sombre et triste, la rue Dessalines n’a pas encore fait le deuil de ces âmes perdues bien qu’elles aient été inhumées. « C’est le lieu où e massacre a été perpétré, Posez la couronne ici », lance un participant de la marche voyant Michel André en possession d’une gerbe de fleurs et une couronne. Une minute de silence a été enregistrée à l’occasion.
Chef d’orchestre, André Michel a déposé la couronne délivrant un message à l’occasion. « Cette activité est un « konbit » du secteur démocratique et populaire réalisé de concert avec d’autres organisations de base », informe Michel André qui indique que cette marche est réalisée ce 28 juillet dans le but d’envoyer un signal clair à la communauté internationale. « C’est un moment de dire qu’on veut lutter pour reprendre la souveraineté du pays », avance l’avocat qui l’international d’imposer des ministres, premiers ministres et présidents de la république.
Pour Me Michel André, ce massacre a toujours un goût amer et laisse une marque indélébile dans la mémoire de tout un chacun. « Nous sommes là pour dire au peuple haïtien que Jovenel Moïse était un criminel, un assassin », déclare l’avocat relatant plusieurs massacres ayant été survenus sur la présidence de Jovenel Moïse sans jamais réagir et prendre les dispositions pour traquer les coupables. « Nous pensons à toutes les victimes de Delmas 32 », dit la figure emblématique du secteur démocratique et populaire qui croit que les victimes de Delmas 32 doivent trouver justice.
« Aucune élection n’est propice »
Me André Michel croit que des élections en fin d’année n’est pas possible en fonction de la conjoncture socio-politique. « Pour qu’il y ait élection, il faut un gouvernement de consensus, un conseil électoral, la sécurité, une confiance totale au niveau de la population », argue Michel André assurant qu’il ne va jamais se démarquer de la bataille du peuple pour son bien-être. « Aujourd’hui, un groupuscule détient la richesse du pays. Il n’y a pas d'école, d'hôpital ni de nourriture », déplore Mr André expliquant la raison d’être de cette marche du 28 juillet 2021. Pour le secteur démocratique et populaire, il y a un vide au niveau de l’État: « pas de premier ministre, pas de président de la république ».
Presqu’un mois après l’assassinat d’une douzaine de citoyens dont le journaliste Diego Charles et Marie Antoinette Duclaire, l’enquête se trouve toujours dans l’impasse. Les coupables ne sont toujours pas appréhendés par la police nationale d’Haïti. Toutefois, quelques heures après l’assassinat, le chef de la police avait accusé les membres de Fantom 509 d’en être les auteurs.
Par: Daniel Zéphyr
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