PubGazetteHaiti202005

Les responsables de l’accord Montana posent des conditions pour la reprise du véritable dialogue avec Ariel Henry  

Magalie C Denis et Ariel Henry

Le bureau de suivi de l’accord du Montana, à travers une note rendue publique le mercredi 18 mai, a posé un ensemble de conditions pour la reprise du véritable dialogue avec le chef du gouvernement Ariel Henry. Ce document qui projette une entente politique dans 15 jours, se veut « un outil capable de faciliter un meilleur dialogue politique pouvant déboucher sur un résultat capable de sortir le pays du marasme dans lequel il se trouve ».
 

 
Contre toute attente, le mercredi 11 mai 2022, le premier ministre Ariel Henry s’est rendu chez Magali Comeau Denis du bureau de suivi de l’accord Montana.
 
Une deuxième rencontre s’est tenue entre les protagonistes le dimanche 15 mai 2022, encore en la résidence privée de Magalie Comeau Dénis. Toujours à l’initiative du premier ministre.
 
 
A travers une note, le bureau de suivi de l’accord du Montana dit avoir pris la décision de rencontrer le premier ministre Ariel Henry « pour déblayer le terrain sur la situation du pays devenue de plus en plus terrible après les massacres perpétrés au Nord de Port-au-Prince ; créer un espace pour le dialogue politique ». Pour formaliser les démarches devant ouvrir la voie à un dialogue politique, l’accord du 30 août a rédigé et proposé un document cadre.
 
Dans ce document –cadre dont la rédaction de Gazette Haïti possède une copie, il y est inscrit plusieurs conditions devant rendre favorable le dialogue comme : la création d’un environnement propice à la réussite du processus du dialogue politique ; objectifs du dialogue politique ; lieu et durée des discussions ; agenda des discussions ; composition des délégations ; observation du dialogue politique ; principes et modalités du dialogue politiques.
 
Dans la création d’un environnement propice à la réussite du processus de dialogue politique, le bureau de suivi de l’accord demande au gouvernement en place de surseoir au processus de mise en place de l’assemblée constituante, du conseil électoral provisoire et de l’organe consultatif de contrôle du gouvernement en place ainsi qu’à la nomination des juges à la cour de cassation. 

Le bureau de suivi de l'accord souhaite que le dialogue politique se déroule en présence d’observateurs et d’observatrice nationaux et internationaux en vue de garantir la transparence, la crédibilité du processus et le respect des engagements des parties prenantes.
 
Ce document se donne comme objectif principal : arriver à un compromis politique national fondé sur une solution haïtienne à la crise et permettant de poser les bases pour sortir le pays du marasme politique, économique et social et d’arriver dans le meilleur délai à la réalisation d’élections libres, honnêtes, démocratiques, souveraines et participatives.
 
« Le dialogue politique doit se dérouler dans un cadre approprié et dans un lieu neutre qui peut être un hôtel de la capitale dont les coûts seront pris en charge de manière égale par les 2 parties », peut-on lire dans le document cadre. Les responsables de l’accord politique se donnent 15 jours calendaires comme délai maximum pour aboutir à une entente politique.  
 
Au sein de ces pages, l’agenda des discussions du dialogue politique est clair. Il sera question de cadre global pour le déblocage de la crise endémique multidimensionnelle du pays ; la réduction drastique de la violence armée, de l’insécurité et du démantèlement des gangs armés ; la lutte systématique contre la corruption et l’impunité et les mécanismes de reddition de compte ; la révision du système électoral ; le système gouvernemental (présidence/primature) ; le pouvoir exécutif de transition capable de prendre en compte les principales revendications de la société ; le rétablissement de l’autorité de l’Etat et la relance des activités économiques, sociales et culturelles.
 
Le bureau de suivi de l’accord de Montana a aussi pris le soin de parler sur la composition des deux délégations. « Aucune autre entité politique ou sociale nationale ou étrangère ne peut être intégrée comme partie prenante au dialogue politique ; le nombre et la désignation de délégués par partie prenante sont établis au départ ; le/la chef / fe de chaque délégation assure la coordination de son équipe, ils animent les séances de dialogue politique ».
 
Il propose que les acteurs et actrices politiques s’entendent sur le choix des observateurs lors de ce processus. La proposition se tend à 3 personnalités des secteurs : privé, religieux, féministe, droits humains, diaspora ou université.


Pour l’observation internationale, il propose 3 personnalités politiques des régions de l’Amérique du Nord, des Caraïbes et de l’Europe.
 
Ce document propose que les heures de rencontres soient au cours de la journée ; qu’aucune forme de violence verbale ne soit admissible ; qu’une gestion démocratique et sérieuse des séances de discussions soient faites ; que les points d’accord et de désaccord soient actés et que des points de presse réguliers soient donnés sur l’avancement du processus.
 
Selon les dernières informations, confirmées par les membres de l’accord Montana, le premier ministre Ariel Henry et ses alliés ont rétorqué en invitant les membres du bureau de suivi de l’accord du Montana à venir discuter sur 3 points, tels que l’insécurité, le dossier du changement de la constitution et les élections.
 
Dans cette même note, le bureau de suivi de l’accord de Montana a informé qu’il a reçu, en date du 17 mai, un email de la direction exécutive CCIO composée de Mgr Ogé Beauvoir, du professeur Jean Robert Charles et de Laurent St Cyr leur demandant d’opiner sur les questions de la sécurité, de la constitution, de la crise humanitaire et de la gouvernance. 

« Alors, nous pensons que c’est un sondage qui est en train d’être mené », analyse le BSA qui croit que ces personnalités doivent préciser clairement de quelle institution ils détiennent ce mandat.  « Il est important que la population en sache plus », croit le BSA qui dit rester accroché aux propositions de l’accord du 30 août.
 
 
 
 

 

Par : Daniel Zéphyr

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