PubGazetteHaiti202005

Conseil de Sécurité de l’ONU:- Des représentants de plusieurs pays tapent sur la main de Jovenel Moïse 

.

Plusieurs pays dont les États-unis et la France ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à la situation d'Haïti au Conseil sécurité de l'ONU hier lundi 22 février. Ils ont remonté les bretelles de Jovenel Moïse sur plusieurs points notamment la gouvernance par décrets.

 

Tour à tour, les ambassadeurs des États-Unis, de la France, de la Chine, du Mexique entre autres ont réprimandé le président Jovenel Moïse, contesté par l’opposition, sur la situation de crise qui sévit dans le pays et le fait que le chef de l'Exécutif gouverne par décrets en l’absence du Parlement. 


Les États-Unis ont foncé le couteau dans la plaie en manifestant leurs préoccupations par le fait que la période prolongée de règne d’Haïti par décret se poursuit.


Le diplomate américain Jeffrey DeLaurentis tape sur les doigts du gouvernement Moïse, recommandant que les décrets devraient se limiter aux actions nécessaires aux fonctions essentielles, à la sécurité et à la conduite des élections. 

« Cependant, les récentes mesures visant à retirer et nommer unilatéralement trois juges de la Cour suprême, à créer une agence nationale de renseignement et à restreindre le rôle de l’agence d’audit indépendante d’Haïti risquent de porter atteinte aux principales institutions démocratiques d’Haïti », s'inquiète l'ambassadeur.


Sur la situation des droits humains et l'impunité, Jeffrey DeLaurentis en rajoute une couche. « Nous exhortons les autorités haïtiennes à redoubler d'efforts pour enquêter et poursuivre les crimes violents, y compris la violence sexuelle et sexiste, pour renforcer les pratiques de police communautaire et pour protéger les droits humains des résidents des quartiers contrôlés par les gangs », a balancé le diplomate américain dans sa longue liste de préoccupations sur la situation d'Haïti.


Le diplomate a tenu à rappeler qu'en décembre, les États-Unis ont sanctionné trois anciens responsables haïtiens en vertu du Global Magnitsky Human Rights Accountability Act pour leur rôle dans l'attaque de La Saline de 2018, au cours de laquelle au moins 71 personnes ont été tuées.


Il souligne la nécessité de mettre fin à l'impunité en évoquant particulièrement les cas de « La Saline, Bel Air et l'assassinat de Monferrier Dorval ».


Selon le diplomate américain, il y a l'urgence de mettre fin à l'impunité, à commencer par des actions concrètes pour protéger les citoyens de la violence grâce à une police efficace et à un jugement rapide des affaires pénales. L'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie nationale pour les enquêtes, les poursuites et le jugement des affaires de crimes graves, avec l'appui le cas échéant, méritent également d'être envisagées.


D'un autre côté, les États-Unis promettent de continuer d'encourager et de promouvoir le développement d'un secteur judiciaire indépendant, crédible et efficace en Haïti. « Nous sommes préoccupés par les décrets exécutifs qui sapent le pouvoir judiciaire et les grèves intermittentes des principaux acteurs judiciaires, qui continuent d'affecter négativement le fonctionnement du pouvoir judiciaire et limitent le nombre d'audiences et de procédures judiciaires tenues. Un secteur judiciaire pleinement opérationnel est essentiel pour assumer l'impunité et la corruption, et pour réduire les niveaux élevés de détention provisoire prolongée »,
a-t-il ajouté. 


De son côté, l'ambassadeur de France dit observer avec une grande préoccupation la dégradation de la situation en Haïti. 

Nathalie Estival-Broadhust qui évoque les manquements du président Moïse a affirmé que « la situation n’est pas tenable sur le long terme en Haïti ».

La représentante de la France a exprimé elle aussi l'inquiétude de son pays sur la situation. « Les autorités haïtiennes gouvernent par décret et certains décrets sont une source d’inquiétude notamment  celui créant l’Agence nationale d’intelligence, celui sur le terrorisme ou encore celui qui a conduit au renvoi de trois juges pourtant inamovibles selon la Constitution », a-t-elle indiqué.


« Je l’ai dit sans ambiguïté, cette situation n’est pas tenable sur le long terme », a affirmé Nathalie Estival-Broadhust qui croit toutefois que les élections annoncées pour cet automne, c’est un pas dans la bonne direction. 

« Encore faut-il que ces scrutins contribuent à une sortie de crise et ne rajoutent pas à la confusion actuelle », a-t-elle indiqué, soulignant que trois conditions doivent être remplies pour permettre à Haïti de retrouver la voie de la stabilité. 


« Des conseillers électoraux impartiaux,  des conditions de sécurité minimale, l'accélération de la distribution des cartes d’identification afin de garantir une participation la plus large possible aux élections ».


Sur l'impunité, Nathalie Estival-Broadhust éprouve la même inquiétude et se demande « comment est-il possible qu’aujourd’hui que Jimmy Chérizier soit encore en liberté ainsi que les responsables des massacres de La Saline, de Bel-Air ».

La représentante de la France exhorte les autorités à faire de la lutte contre l’impunité doit être la priorité.


Le Mexique, pour sa part, a dénoncé les attaques contre les organisations de Droits de l'Homme en Haïti. « C"est inadmissible », déclare le représentant du Mexique qui condamne aussi les attaques contre les journalistes.


Pour la Chine, « les dirigeants haïtiens devraient être tenus responsables du désespoir ressenti par les Haïtiens » et souligne au Conseil de Sécurité que la corruption persiste en Haïti malgré les 8 milliards de $ investis par l'ONU dans ses différentes missions.


La Chine blâme le gouvernement et les dirigeants haïtiens pour le désespoir en Haïti.


Le représentant de l'Irlande quant à lui, souligne que « les plus vulnérables sont encore les plus grandes victimes de la crise alimentaire et des changements climatiques en #Haïti ». L'Irlande déclare que les femmes et les jeunes sont parmi les grandes victimes des inégalités en Haïti.


La République d’Irlande a souligné que « la révocation des trois juges de la cour de cassation est inquiétante, et croit que le calendrier électoral ne fait pas l’unanimité ».

L’ Irlande ne voit pas comment ce processus peut être réalisé avec confiance en vue d’améliorer l’environnement politique dans le pays.

 

 

Par Michel Césaire

Category

Politique

Culture

Economie

Sport