PubGazetteHaiti202005

Le tribunal de première instance de Port-au-Prince reste dysfonctionnel, selon Marthel Jean Claude

.

Dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Gazette-Haïti ce mercredi 12 mai 2021, le président de l’association professionnelle des magistrats (APM) Marthel Jean Claude affirme que les activités ont repris dans plusieurs juridictions à travers le pays depuis la fin de la grève. Toutefois, le juge Marthel Jean Claude présente un TPI de Port-au-Prince dysfonctionnel, pris au piège de l’insécurité qui prévaut dans ses environs.

 

Fin de la grève illimitée de plusieurs associations de magistrats dont l’association professionnelle des magistrats. Le monde de la basoche a repris ses vielles habitudes. Les avocats, enfin, ont pu enfiler leur toge. La majorité des juridictions du pays ont repris service. Désormais, le système judiciaire s’attèle à traiter les dossiers le plus rapidement possible.

 

« Aussitôt que la grève a été levée, plusieurs juridictions ont pris des dispositions pour compenser les dégâts causés par cette démarche en ce qui a trait surtout à la détention préventive prolongée », avance le dirigeant de l’association professionnelle des magistrats qui dénote que plusieurs tribunaux ont entamé des assises criminelles dont le tribunal de première instance de Saint-Marc, celui d’Aquin, des Cayes. « D’autres tribunaux de première instance s’acheminent vers des sessions d’assises criminelles », avise le Juge Marthe Jean Claude précisant que ces sessions d’assises criminelles se fixent l’objectif d’agir considérablement sur la détention préventive prolongée.

 

« Le TPI de Port-au-Prince fait exception »

 

À côté de ces juridictions qui ont commencé à reprendre vie, celle de Port-au-Prince peine à renaître de ses cendres. Cette fois-ci, la grève n’est pas la cause mais plutôt le climat d’insécurité qui rôde auprès des locaux du tribunal de première instance de Port-au-Prince. Le personnel crispé, irrité, les avocats terrorisés. « Le tribunal de première instance de Port-au-Prince, avant la grève, était dysfonctionnel. Après la levée de la grève, il est toujours dysfonctionnel », constate Mr Juge Jean Claude associant ce dysfonctionnement à la position des locaux du tribunal qui se trouvent à proximité du gang armé de Village de Dieu.

 

« Il n’y a pas de possibilités que les justiciables, magistrats et personnel judiciaire aient accès à l’enceinte du tribunal », affirme le président de l’association professionnelle des magistrats  évoquant une peur bleue chez tous les acteurs du tribunal de première instance de Port-au-Prince. Il souligne, toutefois, que le problème n’est pas seulement d’ordre psychologique. « La zone du Bicentenaire est déserte ; aucune instance de sécurité n’est présente dans les parages », déplore Me Jean Claude  qui affirme avoir plaidé cette cause au niveau des autorités étatiques appropriées mais « sans réponse ».

 

Dans un avis daté du 26 avril 2021, la bâtonnière de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Marie Suzy Legros, avait fait savoir que « l’administration du conseil est logée provisoirement au No 42 de la rue Villemenay ». Pour justifier cette décision, le secrétaire général du conseil des avocats, Me Robinson Pierre-Louis avait associé l’insécurité comme facteur causal du délogement provisoire.

 

 À présent, c’est le tribunal de première instance de Port-au-Prince qui se trouve dans le même calvaire ; le personnel judiciaire dans ce tribunal ne sait pas à quel saint se vouer s’il faut répéter le juge Marthel Jean Claude.

Administrer la justice au Bicentenaire devient un vrai pari.

 

 

Par : Daniel Zéphyr

Category

Politique

Culture

Economie

Sport