PubGazetteHaiti202005

Le VIH/sida, une pandémie oubliée aux dépens du covid-19

Li virus du VIH

Ce mercredi 1er décembre 2021 nous ramène à la journée mondiale du VIH / sida. Date choisie afin de sensibiliser sur l'importance d'apporter un soutien aux personnes vivant avec le VIH/sida et de rendre hommage à ceux et celles qui ont perdu la vie à cause de cette maladie qui a favorisé toutes sortes d'inégalités sur le plan économique, social, culturel et juridique. Avec la venue du coronavirus, la pandémie du VIH/sida est pratiquement jetée aux oubliettes. Les programmes de prévention ont diminué, le dépistage a complètement fléchi dans le monde.

Le monde célèbre ce mercredi 1er décembre 2021, la journée mondiale du VIH/sida. 40 ans depuis que que le Morbidity and Mortality Weekly Report des Centers for Disease Control américains rapportait le cas de cinq patients jeunes et homosexuels auparavant en bonne santé, atteints d’une pneumonie à pneumocystis potentiellement mortelle, une infection provoquant rarement une maladie grave chez les adultes en bonne santé soit le 5 juin 1981. Bien qu’appelée sida en 1982, cette nouvelle maladie continuera d’être associée aux gais pendant plusieurs années avec des surnoms stigmatisants comme GRID (Gay Related Immune Deficiency) ou encore « peste gaie ».

40 ans après, malgré l’absence de vaccin contre cette maladie, de grandes avancées scientifiques ont été réalisées. En 1996, l’arrivée de la trithérapie en 1996 a permis que l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) soit équivalente à celle des personnes séronégatives. Mais aussi, la disparition quasi totale de la transmission du VIH de la mère à l’enfant ou la prophylaxie pré-exposition.


Une pandémie oubliée


Avec l’apparition de la pandémie du Covid-19, la mobilisation contre le VIH/sida a été réduite considérablement. Selon les données vérifiées par la rédaction de Gazette-Haïti, en 2020, le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a diminué de 11%. Le dépistage du sida a globalement fléchi de 22%, retardant le début des traitements dans la plupart des pays. Les chiffres de 2020 « confirment ce que nous redoutions dès l’apparition de la Covid-19 », avait indiqué Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial. Au cours de la première année de la pandémie, 40 pays ont signalé une baisse du dépistage du VIH, vital pour empêcher la propagation du virus.


Comparativement à 2019, Le nombre de personnes touchées par des programmes de prévention du sida a diminué de 11% en 2020, et de 12% auprès des plus jeunes. Le nombre de mères séropositives qui ont reçu un traitement pour prévenir la transmission du VIH à leur bébé a chuté de 4,5%. Le dépistage du VIH a chuté de 22%, retardant la mise sous traitement antirétroviral dans la plupart des pays. Dans les pays où le Fonds mondial investit, 21,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH en 2020, une hausse de 8,8% par rapport à 2019.

 
La réduction des programmes de prévention dans le contexte de la crise sanitaire actuelle et la fermeture des écoles, où de nombreux programmes de prévention sont enseignés, ont porté un coup sévère à l'ONUSIDA, qui prévient que 7,7 millions de personnes pourraient encore mourir du SIDA cette décennie si la lutte n’est pas reprise et que les mesures ne sont pas accélérées.


Mettre fin au sida en 2030, l’ONU y croit


Alors que les chiffres sur les actions menées pour enrayer la pandémie du VIH/sida en temps du coronavirus tendent à diminuer de plus en plus, le secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres croit mordicus en la fin du VIH/sida avant l’année 2030 comme l’un des objectifs durables de l’organisation des nations unies « Mettre fin au sida d'ici 2030 ». « Il est encore possible de mettre fin à cette épidémie avant 2030, mais cela nécessitera de renforcer les actions et la solidarité », a déclaré le secrétaire général de l'ONU António Guterres dans son message pour la célébration de cette journée internationale.

Depuis sa découverte, le VIH/sida a causé près de 35 millions de décès (sept fois plus que ceux causés jusqu'à présent par covid-19). Depuis 1998, année où il y a eu le plus d'infections à VIH (2,8 millions), celles-ci ont été réduites de près de moitié (1,5 million en 2020) et les décès, après leur pic de 2004 (1,8 million), ils sont tombés à un tiers de ce qu'ils étaient (680 000 l'année dernière).

L'Afrique continue de représenter une grande partie des décès liés au VIH (25,3 millions) et au sida (460 000), suivie de l'Asie (5,7 millions de porteurs du VIH et 140 000 décès), selon les chiffres de 2019.


VIH/sida et Haïti

L’épidémie de VIH/ sida en Haïti est la plus grave de toute la région Caraïbes. D’après les données statistiques de l’ONUsida pour l’année 2018, 160 000 personnes sont atteintes du VIH en Haïti, soit un taux de prévalence de 2% chez les adultes.

D’après les statistiques publiées du ministère de la santé publique et de la population en août 2019, la prévalence du VIH est la plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (2.4% contre 2.2%). Les départements du pays avec la prévalence la plus forte sont l’Artibonite (2.7%) et le Nord (2.6%). Le département le moins touché est le centre (1.2%) suivi par la Grand ’Anse (1.6%).

 

 

Par : Daniel Zéphyr

Category

Politique

Culture

Economie

Sport