PubGazetteHaiti202005

3 Mai : AHJEDD plaide pour la protection des journalistes haïtiens face à la montée de la violence armée 

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À travers une note de presse, l'Association haïtienne des journalistes économiques pour le développement durable (AHJEDD) tire la sonnette d'alarme sur la situation dramatique des professionnels de l'information en Haïti. Victimes de violences, d'exils forcés et de censures informelles, ces femmes et ces hommes poursuivent leur mission dans un monde où l'intelligence artificielle redéfinit les contours du métier.


Ce 3 mai 2025, l'AHJEDD rend un hommage appuyé aux journalistes haïtiens qui continuent d'exercer leur métier dans un contexte où chaque déplacement peut coûter la vie. « Informer dans un monde complexe – L'impact de l'intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias »: tel est le thème choisi cette année. En Haïti, cette complexité se double d'un chaos quotidien.

A l’occasion de cette journée, le secrétaire général de cette structure Jean Allens Macajoux, a accordé une interview au journal.
« Le 3 mai est l'occasion pour nous de réfléchir sur les conditions d'exercice du métier du journalisme. Nos confrères ont besoin d'aller au-devant des acteurs, des MPME, pour comprendre l'impact de l'insécurité sur la vie économique. Mais ils ne peuvent plus se rendre dans les zones contrôlés par des gangs. », a déclaré le journaliste, spécialiste des questions économiques et du développement durable. 


Les attaques contre les médias se multiplient. Des rédactions entières ont été incendiées. Des journalistes ont été battus, kidnappés, contraints à la fuite ou au silence. L'AHJEDD plaide pour une protection urgente : « Il est urgent de protéger les journalistes dans leurs lieux de travail. Trop de rédactions ont été réduites au silence sous la menace des gangs. », s’indigne  Jean Allens Macajoux 

La structure, appelle les dirigeants à reconnaître les journalistes comme des professionnels à part entière. « Chaque rédaction devrait être un sanctuaire, un lieu sûr. C'est une question de respect du métier », déclare Macajoux.

L'accès à l'information reste un autre obstacle majeur. Bien que des efforts aient été faits pour proposer une loi garantissant l'accès à l'information publique, la réalité reste chaotique. Macajoux rappelle que cette loi a été initiée par des associations de journalistes en collaboration avec des parlementaires. Mais sur le terrain, les blocages persistent.

« Quand le RNDDH publie un rapport sur les salaires des membres du Conseil présidentiel de transition, c'est le rôle de la presse d'enquêter. Mais sans accès officiel aux données, nous restons dans l'ombre », affirme-t-il.


L'IA, entre promesse et défi éthique


L'essor de l'intelligence artificielle, thème central de cette journée mondiale, interroge les pratiques journalistiques. Pour l'AHJEDD, les professionnels doivent se former et s'adapter sans perdre leur ancrage éthique. « En Europe ou en Amérique du Nord, l'IA est présente dans tous les secteurs. En Haïti aussi, les journalistes doivent comprendre ce qu'est l'IA, apprendre à s'en servir tout en restant fidèles à la vérité », prévient l'association.


L'AHJEDD souligne que l'IA peut être un formidable outil d'analyse et de traitement, mais qu'elle ne doit jamais se substituer à la conscience humaine. Dans un contexte où les fake news et les deep fakes menacent la confiance du public, la vigilance devient impérative.

« L'intelligence artificielle ne doit jamais remplacer la conscience journalistique », répète l'association dans sa déclaration.

Pour les membres de l'AHJEDD, il ne s'agit pas seulement d'une célébration, mais d'un cri d'alarme. « Le journalisme en Haïti n'est plus une simple profession. C'est un acte de bravoure », peut-on lire dans la note.

Les journalistes haïtiens sont devenus les sentinelles silencieuses d'un pays en déliquescence. « Certains ont dû abandonner leur micro, fuir leurs rédactions. Mais beaucoup restent. Ils racontent, ils expliquent, ils résistent », explique un membre de l'association.


L'AHJEDD invite les confrères à ne pas céder au découragement. L'association appelle à la formation, à la résilience, mais surtout à l'humanité : « Dans un monde dirigé par les machines et la peur, notre rôle est plus crucial que jamais. Restons debout, restons solidaires, restons libres. »


Arnold Junior Pierre

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