Zafem a fait sa Grande Première ce week-end à New-York. Les 8 et 9 juillet 2023, deux dates consécutives retenues, la 1ère étant sold out un mois a l’avance, pour lancer un groupe attendu au tournant après la sortie de son premier album à succès « Lalin ak Solèy ». Zafem a réussi avec brio ce gros test: un public en liesse reprenant en chœur chaque titre interprété, un Dener Ceide, chef d’orchestre en chanteur charismatique et un Reginald Cangé en bête de scène, tel un lion sorti de sa cage.
Le week-end des 8 et 9 juillet, New-York a eu le privilège d’être l’hôte d’un événement important dans l’histoire de la musique haïtienne: la Grande Première de Zafem. Deux mois après la sortie de son album plébiscité « Lalin Ak Solèy », le groupe donnait rendez-vous à ses nombreux fans. Et il n’avait pas droit à l’erreur. Tous les yeux étaient rivés sur la Grande Première samedi, question de voir si Zafem allait répondre aux attentes.
Au vu des extraits de vidéos des deux soirées qui pullulent sur le net, Zafem est entré tout droit par la grande porte. On retrouve un Reginald Cangé en maître absolu de la scène: voix et animation impeccables face à un public acquis à sa cause. Sur le titre « Lalin Ak Soley », particulièrement, il a fait exploser la salle samedi. Ses pas de danse sortis, dirait-on, des forces de la nature font le tour des réseaux sociaux. Cela se voit qu’il avait soif de la chaleur et de l’amour de ses fans, sevrés depuis son départ du groupe Zenglen.
À regarder Dener Ceide chanter, faisant corps avec la salle remplie de Melrose Ballroom, on peut difficilement admettre qu’il ait pu se cantonner aussi longtemps dans un rôle essentiellement de compositeur et de guitariste. Ses titres à succès interprétés à la perfection ( Dlo dous, Abracadabra, Sanpousan…) qui ont exposé son grand talent de chanteur au grand public, ont tout bonnement confirmé qu’il pouvait s’asseoir à la table de n’importe que ténor du milieu.
Côté orchestration, le groupe a, pour une Grande Première, livré deux prestations de haut niveau. Les musiciens ont démontré un excellent jeu d’ensemble en se montrant à la hauteur de l’événement, rehaussé par un joli décor fait de jeux de lumière où l’histoire de chaque chanson est racontée à travers des images projetées à l’écran. Et, il n’est pas hasardeux d’affirmer que l’aventure Zafem présage des jours heureux pour le compas direct où le souci de produire une musique de qualité reste le point central du projet; avec comme toile de fond, la valorisation de la culture haïtienne.
L’entame du show avec une danseuse vêtue de blancs, accompagnée de gens en noir tenant des bougies allumées, au son du tambour, est dans cette lignée philosophique de Dener Ceide et de Réginal Cangé, tournée clairement vers l’ « essence » de nos « racines ». Les différentes tenues aux couleurs locales portées par les deux artistes au cours des deux soirées, contrairement à ce qui se fait habituellement dans le secteur, témoignent de la volonté farouche d’une reconquête de notre identité de peuple.
L’autre aspect important de cette Grande Première est l’hommage rendu à différents artistes haïtiens disparus dont Manno Charlemagne, Coupé Cloué, Black Alex, etc; une façon de manifester leur respect vis-à-vis du travail que ces derniers ont accompli pour l’avancement de la musique haïtienne.
La machine Zafem a démarré sur des chapeaux de roue à New-York. Le groupe aurait un calendrier chargé jusqu’en été 2024.
Selon le manager de Zafem, Evens Blaise, 54 contrats sont déjà confirmés dans plusieurs pays, dont un déplacement au Ghana. Au micro de l’animateur Guy Wewe, il a affirmé dimanche qu’il a reçu diverses autres propositions de concerts internationaux.
Aux USA, les fans de Philadelphie, Boston et Miami sont impatients d’accueillir le phénomène Zafem, respectivement les 15, 16 et 29 juillet 2023, alors qu’en Haïti, le groupe est attendu dans des villes comme Hinche, Cap-Haïtien, Jacmel, Petit-Goave, etc.
Zafem est une nouvelle proposition
musicale basée sur la beauté de l’art et l’ « élévation de l’âme », rejetant toutes approches superflues. Il est plus que musical. Il s’inscrit de manière intelligente dans une démarche de développement de l’Etre haïtien par notre richesse culturelle, dont la musique reste le moyen de vulgarisation le plus puissant.
Albert Edner Georges
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