Une société minière canadienne est autorisée à exploiter une mine d'or à l'endroit même où la Rivière Massacre et d'autres fleuves binationaux prennent leur source, selon une note des Jésuites frontaliers de Ouanaminthe et de Dajabón, hier, dimanche. Ils alertent l’opinion publique « sur le risque de contamination de l’eau par le modèle minier extractiviste ».
Alors que la République d'Haïti et la République Dominicaine sont en conflit en raison de la construction d'un canal sur la rivière massacre par les Haïtiens, des jésuites frontaliers de Ouanaminthe et de Dajabón ont attiré l'attention des deux pays autour d'une menace importante concernant la Rivière Massacre.
Ils ont indiqué que les concessions ont été accordées à une société minière canadienne pour exploiter une mine d'or à l'endroit même où la Rivière Massacre et d'autres fleuves binationaux prennent leur source. « L'eau dont nous avons tous besoin pour vivre, en plus d'autres préjudices pour la population paysanne pourrait être contaminée par le modèle minier extractiviste », ont-ils averti.
En ce sens, les jésuites appellent « les deux peuples à ne pas laisser les sentiments nationalistes générés par ce conflit suite à la construction du canal détourner leur regard sur cette grande menace ».
Ils conseillent les dirigeants d'Haïti et de la République dominicaine « à s'inspirer des gens du peuple de la frontière sachant vivre dans la paix et en harmonie pour leur bénéfice mutuel ».
En conclusion, les jesuites invitent les deux peuples à s'unir pour leur bien être:
« Unissons-nous pour faire face à nos défis communs et pour et vers une île dont tous les habitants ont la vie en abondance ».
Le président Luis Abinader a fermé toutes les frontières entre la République dominicaine et Haïti, suite aux travaux de construction du canal par des citoyens haïtiens. Il a fait savoir qu’elles resteront fermées tant que ce projet n'aura pas cessé.
De retour en Haïti ce lundi après sa participation à la 78e assemblée générale de l’ONU, le premier ministre haïtien Ariel Henry a encore recadré Luis Abinader et affirmé que Haïti n’entend pas faire marche arrière dans « son droit souverain d'utiliser les eaux de la rivière massacre » sans mentionner directement la construction du canal en cours à Ouanaminthe.
Par: Daniella Saint-Louis
- Log in to post comments