PubGazetteHaiti202005

Banm yon ti limyè, le nouvel opus de METISKACAO

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MESTIKACAO, une sonorité aux accents iconiques mélangeant le cosmique et l’exotisme, a fait irruption dans les médias et dans nos foyers. C’est un bouquet de chants mâtiné de mélodies et de rêveries offert sur un plat d’or par un trio composé du guitariste, Amos Coulanges et un tandem majestueux, Kecita et Cécilia Madaleno Clénard (mère et fille). Ils ont revisité avec grâce et légèreté toute une panoplie de chants traditionnels, empreints de réveils patriotiques et de cris de colère.

Si la maman, reconnue pour sa polyvalence et son originalité garantit à cet album une certaine crédibilité du point de vue artistique, la fille, quant à elle, est une symbiose, une élégance vocale qui donne à chacune des chansons interprétées une identité et une personnalité longtemps submergées sous un flot de malentendus et d’incompréhensions. Les mots se détachent de leur cordon lexical et se jettent dans la mêlée symphonique pour réveiller nos sens et exalter nos imaginaires.
Banm yon limyè est une quête de bon sens, une ode à la quintessence lancée pour la première fois à la fin du siècle dernier par Manno Charlemagne. Dans la bouche de Cécilia, elle se métamorphose, elle devient cérise avec un parfum de sapotille qui nous rappelle l’Haïti profonde et son cocktail de fleurs sauvages et leurs douces senteurs. Cécilia est à la fois rose et jasmin, c’est-à-dire moitié Yole Derose - moitié Emeline Michel, deux artistes qui encensent et enchantent le rêve haïtien à travers une œuvre intemporelle. La personnalité de son talent force le respect.
Cet album est un antioxydant qui nous réconcilie avec nous-mêmes; il bouscule nos incertitudes. Se nan chimen m te ye, lapli tonbe mwen pa mouye - aussi loin qu’on remonte dans le temps, on n’a jamais été inquiété par les orages, pas même les turpitudes et la poussière des illusions n’ont eu raison de notre sens du devoir. L’ombre se fait parapluie pendant que l’arc-en-ciel se revêt de son manteau coloré pour narguer un des titres de l’album, Rara lavil, sous le regard moribond de l’angélus.

Si vous cherchez un album commercial ou mélancolique, passez votre chemin jusqu’au rond- point du pipirite chantant, mais si vous avez le mal du pays, ce paradis enfoui sous les décombres de sa propre histoire, faites une pause, reprenez votre souffle, téléchargez-le, il est disponible sur toutes les plateformes numériques; et un vent de sérénité viendra tous les matins battre la mesure devant vos portes et fenêtres. Les 16 titres de l’album ne demandent qu’à être écoutés et adoptés, ne perdez pas le temps, sautez le pas et laissez-vous imprégner par ces mélodies aux accents du terroir. Ce sera le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir à soi-même par les temps qui courent.

 

 

Par Ronald Pierre

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