Leslie Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a officiellement pris la tête de l’institution ce lundi 7 octobre 2024 sous le regard des membres du comité directoire de son parti et d'une partie du corps diplomatique. Le président sortant Edgard Leblanc fils a brillé par son absence.
L’architecte Leslie Voltaire a été investi dans ses fonctions de président du conseil présidentiel de transition ( CPT) ce lundi, succédant ainsi à Edgard Leblanc Fils.
Parmi l’assistance, figuraient plusieurs membres du directoire de Fanmi Lavalas dont sa coordonnatrice Maryse Narcisse, et Edouard Vorbe (Pasha ) ainsi que d’autres figures de la mouvance Lavalas. Le porte parole du l'organisation politique Jodson Dirogène était aussi présent. Des membres du coprs diplomatique aussi étaient remarqués dans l'assistance.
Entouré de ses sept Conseillers Présidentiels et du premier ministre a.i, accompagné de membres du gouvernement, Leslie Voltaire, serein, est monté sur l’estrade pour prononcer son discours.
Dans son allocution, Voltaire a d’abord souligné l’immense responsabilité qui lui incombe en tant que président du Conseil Présidentiel de Transition. Il a ensuite exprimé une pensée émue pour les victimes de l’insécurité, rendant hommage à celles qui ont péri, notamment lors des violences qui ont secoué la zone de Pont-Sondé en mi-semaine.
« L’heure est grave », a-t-il martelé, avant de rappeler la nécessité de réconcilier la nation haïtienne avec elle-même et de travailler à léguer aux générations futures un pays libéré de la violence et de l’instabilité.
Reconnaissant les nombreux défis à relever, le représentant du parti de Jean Bertrand Aristide au CPT a admis que l'État haïtien a encore beaucoup à accomplir. « Nous n’avons pas encore rétabli la sécurité pour notre population », a-t-il admis, tout en assurant que lui et ses collègues continueront à œuvrer avec patriotisme et dévouement pour mener à bien la mission qui leur a été confiée.
L’appel de Voltaire à l’unité nationale a été fort. Il a exhorté le Conseil Présidentiel de Transition, le gouvernement, la société civile et toutes les forces vives du pays à se rassembler pour contrer ceux qui, dit-il, cherchent à les diviser. « Nous devons prouver à la face du monde que cette grande nation est capable de créer les conditions indispensables au renouveau tant espéré. Nous devons gouverner autrement, a-t-il déclaré avec ferveur. Nous devons gouverner autrement ».
Le président du conseil n’a pas hésité à dresser un tableau sombre de la situation du pays, déplorant « le sort des Haïtiens contraints de fuir leurs foyers à la recherche d’une vie meilleure, pour être ensuite persécutés, notamment en République Dominicaine ». Sans citer nommément le président dominicain Luis Abinader, Voltaire a critiqué les récentes mesures prises par ce dernier contre les migrants haïtiens.
« Le peuple haïtien en a assez de la violence, du mensonge, de la corruption et des manouvres déloyales qui hypothèquent son avenir pour les générations à venir », a poursuivi Voltaire, se montrant déterminé à renforcer la transparence et l'efficacité au sein du CPT sous sa présidence. Selon lui, le peuple haïtien aspire avant tout à l’espoir et à la sécurité, afin de pouvoir vivre et travailler en paix.
Le représentant de Fanmi Lavalas croit qu’il faut oublier les intérêts personnels pour prioriser l'intérêt national. Le rétablissement de la sécurité, la réhabilitation de nos institutions républicaines, l'élection de nouveaux dirigeants, sont, d’après Leslie Voltaire les points urgents à adresser.
Le nouveau chef de la transition promet de faire œuvre qui vaille afin que soient organisés la conférence nationale et le référendum sur la réforme constitutionnelle. Des directeurs généraux, consuls et ambassadeurs, ainsi que des dirigeants des collectivités territoriales seront nommés afin de renforcer et solidifier les institutions de l'État.
A cette cérémonie, il faut toutefois signaler l’absence du président sortant Edgard Leblanc Fils qui d’ailleurs n’a pas signé la résolution modifiant la présidence tournante. Il ne veut pas signer le document avec les trois conseillers éclaboussés par le rapport de l'ULCC. Il l'a clairement dit lors de son adresse à la nation dimanche soir.
Selon l’arrêté signé par 8 conseillers sur 9, publié ce lundi 7 octobre 2024 dans le journal officiel, Le Moniteur, Leslie Voltaire assure la présidence jusqu’au 7 mars 2025. S'en suivront tour à tour le représentant de l’accord Montana, Fritz Jean (3e président) et celui du secteur privé, Laurent Saint Cyr, (dernier président), qui devra normalement organiser les élections dans le pays.
Crédit photo: Dieugo André
Par: Daniel Zéphyr
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