Le Premier ministre Garry Conille est rentré au pays ce mardi 15 octobre 2024 après un voyage officiel au Kenya et aux Émirats Arabes Unis. Lors d’une conférence de presse au salon diplomatique de l’Aéroport International Toussaint Louverture, il a temporisé sur un éventuel malaise avec le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), évoquant des rapports cordiaux et annonçant qu'il ferait un compte-rendu de son voyage officiel au CPT.
Tout est parti de la convocation de la ministre des Affaires étrangères. Le directeur de cabinet du CPT avait écrit à la ministre pour l’informer qu’elle était invitée à une séance afin d’expliquer les raisons des cafouillages à l’ONU. Cependant, dans une correspondance adressée à Edgard Leblanc, alors président du conseil, Garry Conille s’était opposé à cette démarche, arguant qu’elle ne correspondait pas aux principes constitutionnels.
Pendant son voyage, Garry Conille a reçu une lettre de Leslie Voltaire, qui lui a reproché d’avoir tenté de « bloquer » la convocation de Dominique Dupuy. Voltaire a vertement recadré Conille, laissant présager une guerre ouverte entre les deux têtes de l’exécutif.
À son retour au pays, le premier ministre a choisi d'apaiser les tensions en réaffirmant ses rapports cordiaux avec le CPT. « J’ai toujours eu des rapports et échanges cordiaux avec le Conseil Présidentiel de Transition. Je les rencontre chaque vendredi », a déclaré Garry Conille.
Pour appuyer son propos, Garry Conille a annoncé qu’il rencontrerait le CPT pour leur fournir le rapport de son voyage au Kenya et aux Émirats Arabes Unis. Il a ajouté qu'il en profiterait pour « écouter les doléances ».
Au cours de ce point de presse, le Chef du gouvernement a également été interrogé sur la question de l’insécurité. Il a demandé de la patience, expliquant qu’il a hérité d’ « une Police Nationale d’Haïti (PNH) sous-équipée et en manque d’effectif, ainsi que d’une armée mise à l’écart ». Il a affirmé que des mesures sont en train d’être prises pour remédier à cette situation, tout en regrettant les promesses « non tenues » de certains pays qui avaient garanti leur soutien.
Par ailleurs, Garry Conille a souligné les efforts de son administration pour augmenter les équipements de la PNH, notamment l’acquisition de blindés, ainsi que l'amélioration de l'approvisionnement des forces de l'ordre et le partenariat renforcé entre la PNH et l’armée.
En rétablissant la sécurité, Garry Conille souhaite éviter que le pays ne retombe dans une telle situation. Lors de son voyage au Kenya et aux Émirats Arabes Unis, il a cherché à accélérer l’arrivée des contingents supplémentaires devant rejoindre la mission multinationale et à établir de nouveaux partenariats pour sortir le pays de sa crise actuelle. Selon lui, ces pays sont « disposés à soutenir Haïti ».
Aux Émirats Arabes Unis, Garry Conille a visité des installations de pointe comprenant des drones, des véhicules blindés et des armes automatiques. Les autorités locales, prêtes à aider Haïti, ont demandé à la délégation de fournir une liste des besoins pour assurer un approvisionnement régulier en équipements pour la police et l’armée. Il dit avoir discuté de service d’intelligence et d’energie.
Le chef du gouvernement a également rapporté que lors de ce voyage, le président William Ruto avait promis d’aborder la situation en Haïti avec d’autres chefs d’État et d’explorer d’autres formes de soutien. Conille s’est félicité de l’entrée du Salvador dans la Mission multinationale de soutien à la sécurité.
Par : Daniel Zéphyr
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