Le Ministre de la santé publique et de la population, Dr Duckenson Lorthe Blema a procédé à la réouverture officielle de la maternité Isaïe Jeanty et Léon Audain, communément appelé Chancerelles ce lundi 2 décembre 2024, selon un communiqué du MSPP.
Fermées depuis environ 9 mois suite à l’escalade des violences des gangs dans la capitale haïtienne, les portes de l’hôpital chancerelles ont été réouvertes, comme l’avait annoncé le titulaire du MSPP la semaine dernière. La cérémonie de réouverture de la maternité Isaïe Jeanty et Léon Audain située dans la commune de Cité-Soleil s’est tenue ce lundi 2 décembre 2024 en présence de son partenaire technique et financier ALIMA, de quelques partenaires de la société civile et du staff de l'hôpital.
Lors de son intervention, le ministre de la santé fraîchement nommé, Dr Duckenson Lorthe Blema a lancé « un vibrant appel à la compréhension, à la collaboration et à l'engagement de chacun et de chacune dans l’objectif de lutter pour la sécurité et la santé de la population . »
Grâce au refonctionnement de l’hôpital chancerelles les femmes enceintes vont pouvoir bénéficier d’un accompagnement médical digne. Cela leur permettra d’enfanter dans de meilleures conditions possibles et aura un impact positif à la fois sur la réduction des complications périnatales et la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile, poursuit-il.
Soulignons que la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée dans le pays, elle s’est au contraire détériorée cette année. L’hôpital chancerelles n’était pas le seul hôpital à avoir été fermé suite aux violences des gangs dans la capitale. Plusieurs institutions sanitaires ont été contraintes de fermer leurs portes, dont l’hôpital Saint François de Sales et Asile Français. Ces institutions sanitaires situées à Port-au-Prince ont été attaquées et vandalisées par des bandits armés.
En février dernier, les médecins étaient contraints d’abandonner les patients à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti connu sous le nom de l’Hôpital Général, suite aux violences des gangs. Les patients étaient livrés à eux-mêmes. Les malades accompagnés de membres de leur famille étaient obligés de vider les lieux pour échapper aux actions des bandits. Les gangs avaient pris le contrôle de l’Hôpital général. Ces derniers l’utilisaient comme base pour affronter les forces de l’ordre.
Plusieurs cliniques et pharmacies ont été pillées et incendiées par des gangs armés dans les parages de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, à l’avenue Monseigneur Guilloux au mois de mars .
Au commencement du mois de juillet 2024, la Police nationale d’Haïti (PNH) avait annoncé avoir repris le contrôle de l’hôpital général. L’ex premier ministre Gary Conille et le conseiller-président Louis Gérald Gilles y avaient effectué une visite. Cependant, peu de temps après des tirs automatiques ont été entendues aux alentours de l’hôpital. Ses portes sont toujours restées fermées.
Le 19 novembre dernier Médecins Sans Frontières a annoncé la suspension de ses activités dans la région Port-au-Prince .
Durant cette année 4 544 morts et 2 060 blessés ont été enregistrés suite aux violences des gangs. Quant aux personnes déplacées à l’intérieur du pays les chiffres s’élèvent à plus de 700 000, selon un communiqué du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
Par: Daniella Saint-Louis
- Log in to post comments