PubGazetteHaiti202005

Haïti-Surpopulation, insalubrité, l’OPC appelle à la réhabilitation des centres carcéraux 

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Réhabiliter le tribunal pour enfants et nommer des juges compétents pour traiter les dossiers des mineurs; déplacer les adultes et les femmes hors du CERMICOL pour restaurer sa vocation initiale de centre de rééducation des mineurs; construire des infrastructures provisoires pour réduire la surpopulation carcérale et sensibiliser les magistrats au respect des délais légaux pour promouvoir une justice rapide et équitable, sont entre autres recommandations faites par l’OPC dans un rapport publie au cours de la troisième semaine du mois janvier 2025.

Dans ce rapport de quatorze pages, l'Office de la Protection du Citoyen tire la sonnette d'alarme sur l'état des centres de détention en Haïti. Il dénonce une gestion chaotique des détenus, la violation systématique de leurs droits fondamentaux, et l'absence de garanties judiciaires, tout en appelant à des réformes urgentes pour préserver la dignité humaine et l'état de droit.

A la suite des enquêtes menées notamment dans des centres carcéraux dont le Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL), les commissariats de Pétion-Ville et de Delmas, le sous-commissariat de Canapé-Vert, et la Direction Centrale de la Police Judiciaire, les constats démontrent à clair que les détenus vivent dans des conditions infrahumaines, surpopulation carcérale, infrastructures dégradées, une hygiène déplorable.

Construit pour recevoir une quarantaine mineure en conflit avec la loi, l’espace d’accueil du CERMICOL est dépassé où plusieurs dizaines d’enfants sont entremêlés avec des adultes dont des femmes transférés à ce centre  carcéral à la suite des attaques armées contre le pénitencier national et la prison des femmes à Cabaret, explique le rapport. 
Cette cohabitation forcée dépasse largement la capacité du centre et prive les mineurs de leurs droits fondamentaux à l'éducation, à la récréation et à la dignité. Selon les constats, cette réalité viole les "Règles Nelson Mandela" qui exigent que tout détenu soit traité avec respect et dignité.
    
Dans plusieurs gardes à vue des commissariats visités, des détenus de sexe différents hommes, femmes et enfants sont entassés pendant plusieurs mois sans pouvoir comparaitre devant leur juge naturel. Cette situation est contraire à l'article 10 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques qui stipule que « toute personne privée de sa liberté doit être traitée avec humanité », rappelle OPC.

Le tribunal pour enfants dysfonctionnel depuis trois ans est une violation aux droits et la dignité humaine des enfants a souligné l’OPC dénonçant également l’absence de magistrats dans les tribunaux provoquant des retards jugés inacceptables dans le traitement des dossiers de justice.

A travers ce rapport, l'Office de la Protection du Citoyen entend lancer un appel aux autorités compétentes sur la nécessite de préserver la dignité humaine qui reste une valeur inaliénable, même après condamnation des personnes incriminées, rappelant l’obligation qui est faite aux autorités de ne plus considérer les centres de détention comme de simples lieux d’enfermement, mais comme des espaces de réhabilitation et de respect des droits humains.

Léon Kersivil

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