Lutte contre la criminalité financière : le Salon du droit 2025 est lancé et prône une réponse globale et intègre

À Port-au-Prince, la 12e édition du Salon du droit a été lancée ce mercredi 7 mai 2025 à l’hôtel Montana. Sous le thème « La répression du crime financier : une approche globale et intègre », cette édition se veut une réponse citoyenne aux défis juridiques d’Haïti. L'événement principal est prévu pour ce vendredi 9 mai à l'hôtel Karibe

Dans une atmosphère solennelle, la cérémonie de lancement du Salon du droit 2025 s’est tenue à l’hôtel Montana. Ce moment inaugural a été introduit par une vibrante interprétation de l’hymne national, chantée par la jeune Habarana Brizard, accompagnée au piano par Isaac Benjamin, tous deux élèves de 9e année du Collège Catts Pressoir. Ce détail artistique n’est pas anodin : il symbolise la transmission des valeurs citoyennes aux jeunes générations.

M. Olivil Pierriche, président du Salon du droit, a ensuite pris la parole pour introduire le coordinateur général de l’événement, Me Hérold Toussaint. Ce dernier a débuté son discours par une interrogation fondamentale : « Comment attendre cette justice sans le droit ? » Une question, dit-il, qui reflète l’esprit même du Salon : offrir un espace de dialogue critique, de réflexion et de sensibilisation sur les enjeux juridiques majeurs en Haïti.

Depuis sa création, le Salon du droit s’est imposé comme un grand rendez-vous juridico-culturel du pays. Me Toussaint salue la persévérance de l’équipe organisatrice, en particulier celle du Cabinet Patrick Laurent & Associés, et de l’ensemble des partenaires qui, malgré les vents contraires, n’ont jamais cessé d’y croire.« Cette 12e édition est la preuve vivante de notre engagement collectif en faveur de l’État de droit », a-t-il affirmé.

Parmi les partenaires historiques figure l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), qui avait assuré la coordination scientifique de la précédente édition. Son directeur, Me Hans Ludwig Joseph, s’est réjoui de constater que le Salon devient « un lieu d’échange entre élèves, étudiants, juristes et amoureux du droit, autour d’un but commun : s’informer pour mieux agir ».

Il a également souligné l’importance de l’implication des jeunes dans cet effort collectif de conscientisation.  « L’an dernier, nous avons tenu notre promesse en offrant une journée d’activités scientifiques de qualité. Cette année, nous allons plus loin », a déclaré Me Joseph.

La cérémonie a également été marquée par une pause musicale raffinée. Le « Canon » de Johann Pachelbel a été interprété au violon par la professeure Nadège Germinal, accompagnée au piano par Isaac Benjamin. Ce moment artistique, tout en douceur, a permis de rappeler que le droit, au-delà de ses exigences techniques, s’inscrit aussi dans une culture de l’humanité et de la sensibilité.

C’est ensuite Me Patrick Laurent qui a pris la parole. Très applaudi, il a tenu à remercier tous les partenaires et soutiens de longue date, sans oublier les nouveaux, notamment le Bureau du Secrétaire d'État à l'Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH). « Ce que nous faisons ici est bien plus qu’un colloque. C’est un acte de foi dans la justice, dans notre pays et dans sa jeunesse », a-t-il déclaré.

Deux membres du cabinet, Olga Exantus et Fritzner Pierre, ont été distingués comme employés de l’année 2024-2025. Ce geste, salué par les participants, a rappelé que l’engagement au service du droit commence souvent dans le silence du quotidien.

Le Collège Catts Pressoir, qui assurait l’organisation protocolaire du lancement, s’est également illustré par sa forte implication. Son directeur, Guy Charles Étienne, a exprimé sa fierté de voir des élèves participer activement à un tel événement : « Nos jeunes, surtout ceux de terminale, ressortent transformés de cette expérience. Le droit n’est plus un concept abstrait, mais un outil de changement », a-t-il souligné.

Cette année, le rôle de coordinateur scientifique du Salon revient à l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF). Son directeur, Me Michelin Justable, a pris la parole pour souligner l’importance du thème choisi. « Face à la complexité des crimes financiers auxquels nous sommes confrontés, une approche globale et intègre est non seulement pertinente, mais essentielle », a-t-il affirmé.

Selon Me Justable, le terme même de « salon » évoque un espace de rencontre, de confrontation d’idées, de partage d’analyses, et c’est exactement ce que propose cette nouvelle édition.

Un rendez-vous majeur à l’hôtel Karibe

Le lancement du mercredi n’est que le prélude à l’événement central du Salon, qui se tiendra ce vendredi 9 mai 2025 à l’hôtel Karibe. Des centaines de participants y sont attendus, issus des milieux universitaires, judiciaires, administratifs, ainsi que de la société civile. Des panels de haut niveau, des ateliers interactifs et des présentations de recherche sont au programme, toujours sous l’angle de la lutte contre les crimes financiers.

Arnold Junior Pierre