Le collectif défenseurs plus se dit choqué suite à l'intervention de la police nationale d’Haïti qui a coûté la vie à plus d'une dizaine de jeunes à Ravine Pintade « au cours du tournage d’un vidéo clip ». Dans un communiqué paru le lundi 27 septembre, l’organisme des droits humains demande aux autorités policières de diligenter une enquête sur ce dossier afin de fixer les responsabilités des policiers dans ce qui s'est produit.
« Le Collectif Défenseurs Plus, organisme de promotion et de défense des droits humains, apprend avec consternation que plusieurs personnes auraient été tuées lors d’une fusillade pendant que les groupes « Arsenal gang et New wave » shootait une vidéo avec des fausses armes, selon plusieurs témoins à la rue Nord- Alexis dans la zone de Ravin Pentad, dans la nuit du 21 septembre 2021. », écrit le collectif dans ce communiqué.
« Lors d’une conférence de presse le mercredi 22 septembre, la porte-parole de la Police Nationale d’Haïti, la Commissaire Marie Michelle Verrier, a fait savoir que suites à des informations communiquées par les riverains, et ayant entendu des détonations en arrivant dans la zone, les agents de l’ordre ont dû intervenir. De plus, la Commissaire Marie Michelle Verrier informe qu’une enquête déterminera si ces armes sont vraies ou fausses. », poursuit l’organisation des droits humains qui rappelle que jusqu’à présent aucun chiffre officiel, sur le nombre réel des personnes victimes, n’est encore communiqué.
Selon les témoins, rapporte le collectif défenseurs plus dans ce communiqué de presse, à aucun moment de la durée il n’y avait des détonations dans la zone pendant le shooting, avant l’arrivée de la patrouille de la police d’Haïti (PNH). Sans vérifier de la véracité de l’information reçue, sans discuter avec les organisateurs, les policiers ont tiré des coups de feu à hauteur d’homme. L’on peut même constater les impacts des balles dans les murs de certaines maisons.
Toujours selon le collectif, les informations recueillies près des riverains et des témoins, tout concourait à montrer qu’il s’agissait d’une activité artistique car une foule immense assistait à l’activité, il y avait des caméras, des projecteurs, jeux de lumières, et les artistes appliquaient la mise en scène de leur chorégraphie.
« Les agents de l’ordre sont arrivés dans la zone avec un effet de surprise et ont commencé à tirer dès leur surgissement dans la zone. En réaction, la foule et les artistes ont fui l’espace et des policiers auraient pourchassé les artistes. Les agents de l’ordre n’ont ni interpellé, ni arrêté les concernés, mais auraient tué plusieurs personnes, d’autres seraient blessées, sans que la vie des agents ait été menacée. Il n’y avait aucun usage d’une quelconque force par les victimes. L’intervention des policiers a été brutale, démesurée et complètement arbitraire. Or, selon quelques artistes témoins, le vidéaste avait en main l’autorisation de la PNH pour réaliser l’activité », continue-t-il de rapporter.
Par conséquent, le collectif exige des autorités policières, en particulier l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH), une enquête rapide pour faire la lumière sur ce dossier, et la justice doit se saisir du dossier pour fixer les responsabilités des policiers dans ce qui s’est produit, dans le quartier de Nord Alexis, où plusieurs personnes auraient perdu la vie.
À un moment où la PNH souffre d’une mauvaise perception auprès de la population, il est plus qu’important que la lumière soit faite sur ce dossier, indique le collectif défenseurs plus qui dit encourager les familles des victimes à porter plainte auprès des autorités judiciaires pour exiger la justice.
« La Police nationale doit faire preuve de beaucoup plus de respect des droits civils et politiques des citoyens et citoyennes haïtiens dans l’exercice de leur fonction. », conclut l’organisme des droits humains.
Par Fenel Pélissier
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