PubGazetteHaiti202005

Haïti- Justice: la nouvelle année judiciaire lancée dans le Nord'Est

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Lors d'une cérémonie organisée aux locaux du tribunal de première instance (TPI) de Fort-Liberté, le lundi 4 octobre les responsables de la justice dans le Nord-Est ont officiellement ouvert la nouvelle année judiciaire en présence de plusieurs membres du système et d'autres personnalités dont l'agent intérimaire de Fort-Liberté Louis Jacques Jr Etienne, le commissaire du gouvernement Kerby Pierre, le doyen Wilfrid Brutus et le bâtonnier de l'ordre des avocats de cette juridiction, Me Evens Fils.


Dans les différentes interventions, cetains parquetiers se disent conscients des conditions dans lesquelles fonctionne le système judiciaire haïtien notamment au niveau de la juridiction de Fort-Liberté. Ils promettent d'améliorer et de corriger les imperfections de l'année dernière afin de rendre plus juste l'application des lois et des prescrits constitutionnels. 


Le doyen a-i Wilfrid Brutus qui faisait le bilan de la dernière année judiciaire a aussi pris le temps d'énumérer certaines contraintes empêchant la bonne marche de l'appareil judiciaire haïtien dont la juridiction de Fort-Liberté.

« Depuis plus de trois (3) décénnies, le système judiciaire haïtien est l'objet de toute sorte de récriminations. Il est lent, corrompu et vassalisé. Des gens passent plus de trois (3) ans en détention préventive prolongée en dépit des dispositions protectrices de la constitution de 1987 amandée et les accords internationaux signés et ratifiés par Haïti », a t-il fait savoir.


Par ailleurs, Me Brutus rappelle qu'au niveau du tribunal de première instance (TPI) de Fort-Liberté, bon nombre de difficulté empêchent les magistrats de faire leur travail. Il a entre autres cité en dépit de la dégradation de la situation sanitaire liée à la crise de Covid19, un manque d'équipement, un manque de moyens matériels et élémentaires.


En outre, le magistrat signale que malgré ses nombreuses difficultés et grâce à la volonté manifeste des officiers judiciaires, plus de cent vingt (120) dossiers correctionnels, trente huit (38)criminels, dix huit (18) en habéas corpus ont été traités et jugés. Il a aussi mentionné que dans ses attributions gracieuses, il a conseillé plus de deux cent (200) couples.


Le doyen a-i Wilfrid Brutus a déclaré que cette nouvelle année judiciaire, 2021-2022, est dénomée « Coup de Point contre la Détention Préventive Prolongée », considérée comme l' « étalon » de la corruption au niveau de l'appareil judiciaire haïtien.


Toujours selon Me Brutus, en 2002 la juridiction de Fort-Liberté a été choisie comme une juridiction pilote en Haïti suite aux démarches du ministère de la justice et de la sécurité publique en partenariat avec certaines organisations internationales dont PNUD afin de combattre ce fléau qu'est la détention préventive prolongée (DPP) à ce secteur. Depuis lors, le tribunal de première instance de Fort-Liberté a été retenu comme celui pendant plus de cinq (5) ans avec le taux le plus faible de détention préventive prolongée.


Cependant, il stipule que durant cette dernière année, le centre de détention de Fort-Liberté  compte deux cent soixante quatorze (274) détenus avec seulement seize (16) condamnés ainsi répartie : deux cent quarent un (241) hommes en dépot et 10 condamnés, six (6) femmes en dépot et trois (3) condamnées, dix (10) garçons en dépot et un (1) condamnés et une fille en dépot pour un taux de détention préventive de 94,16%.


Ainsi, le bâtonnier Me Evens Fils également représentant de la fédération des barreaux haïtiens au sein du conseil du pouvoir judiciaire (CSPJ), prévoit que la nouvelle année judiciaire sera remplie de défis.

Il a profité de sa présence à la cérémonie d'ouverture des tribunaux dans le Nord'Est pour réagir à l'installation des nouveaux membres du CSPJ dont il fait partie.

« Mes collègues et moi ont été élus dans des élections libres, honnêtes et transparentes et nous sommes légalement investis dans notre fonction », a-t-il précisé.

Il affirme que leur investiture n'a rien à voir avec la politique.

« Nous ne sommes embauchés pas par le gouvernement du Dr Ariel Henry. Nous accédons au CSPJ par les voies légales », a-t-il martelé.


Pour cette nouvelle année judiciaire 2021 l'emphase sera mise sur le renouvelement du mandat des juges, le renforcement des cadres des tribunaux et sur la formation des avocats du Nord'Est. Tout cela pour permettre le rétablissement d'une justice équitable, a renchéri Me Fils.


Pour sa part, le jeune avocat du barreau de Fort-Liberté, Petit Rosny qui est aussi journaliste correspondant de Radio Vision 2000 dans le Nord'est prône, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire, une justice forte et équilibrée. Le jeune homme de loi, tout en encourageant le respect des lois républicaines, indique que la justice doit être rendue à qui elle est due.

 

 

Valéry FÉLIX
fvalery751@gmail.com

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