PubGazetteHaiti202005

Lavalas, Pitit Desalin, Montana et le secteur privé boudent la rencontre avec la CARICOM, 21 décembre expose quant à lui  «l’échec» du CPT

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Les structures politiques Fanmi Lavalas, Pitit Desalin, Montana et le Secteur Privé des affaires ont délibérément boycotté la rencontre entre la CARICOM et des acteurs de la vie nationale, tenue le jeudi 6 février 2025. Dans la foulée, l’accord du 21 décembre a mis en exergue « l’échec » du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).


Quatre des neuf regroupements politiques disposant d’un représentant au sein du CPT ont brillé par leur absence lors de cette réunion de concertation avec la CARICOM, selon les informations parvenues à notre rédaction. Les cinq autres représentations se sont, quant à elles, fait représenter.

Quelques heures avant la tenue de cette rencontre, l’Accord de Montana avait d’ores et déjà annoncé son refus de répondre à l’invitation de la CARICOM. Dans un communiqué, ses signataires ont estimé que l’heure était au patriotisme et qu’il n’était point nécessaire de soumettre des documents à la CARICOM pour assurer le suivi du processus.


L’Accord de Montana soutient que les Haïtiens doivent s’unir pour dégager une solution à la crise actuelle, arguant que le CPT a failli à sa mission. Ses représentants soulignent qu’après plus de dix mois de gouvernance assurée par les conseillers-présidents, la situation du pays s’est considérablement détériorée.

De leur côté, Fanmi Lavalas, Pitit Desalin et le Secteur Privé des affaires n’ont ni officiellement notifié ni motivé leur absence.

Au cours de cette rencontre, Pascal Adrien du 21 décembre, joint par notre rédaction, a affirmé que l’échec du Conseil Présidentiel de Transition a été largement débattu. Il a souligné que sous l’ère du CPT, les homicides ont connu une recrudescence alarmante, les indicateurs macroéconomiques se sont fortement dégradés, et les conditions sociales de la population se sont inexorablement détériorées. « À quelques nuances près, toutes les parties prenantes présentes ont reconnu l’échec du CPT », a rapporté M. Adrien, présent à la rencontre. 


L’Accord du 21 décembre demeure, selon lui, attaché aux trois scénarios préalablement évoqués dans une correspondance adressée au Groupe des Éminentes Personnalités (GPE) de la CARICOM, en vue d’une reconfiguration du CPT.


Le premier consiste à recomposer le CPT en y intégrant trois membres issus respectivement de la Cour de cassation, des organisations de la société civile et du secteur politique. Le second vise à écarter les conseillers impliqués dans le scandale financier de la BNC, tout en laissant aux parties prenantes le soin de désigner de nouveaux représentants. Enfin, le troisième propose une restructuration du CPT par consensus.

À l’issue de la réunion, les participants se sont accordés sur la nécessité de se retrouver après le Sommet des Chefs d’État de la CARICOM, prévu fin février, afin de convenir d’une formule viable pour redresser la transition.


Présent à la rencontre, André Michel a estimé que l’Accord du 21 décembre a démontré « l’impossibilité d’aboutir à des élections à la fin de l’année 2025 ».« Nous avons fait comprendre la nécessité d’ouvrir les négociations à d’autres forces démocratiques,non-violentes, respectueuses de la Constitution », a-t-il dit.

Selon Pascal Adrien et André Michel, le GPE de la CARICOM devrait prendre contact avec d’autres acteurs politiques haïtiens non-signataires de l’Accord du 3 avril, afin de les inclure dans les prochaines discussions.

Entre-temps, les secteurs plaidant pour une reconfiguration du CPT font face à une érosion de leur crédibilité auprès de l’opinion publique, après la publication d’une correspondance adressée à la CARICOM, dans laquelle le nom du regroupement de gangs armés « Viv Ansanm » a été mentionné sans aucune précision contextuelle.


Pour tenter de redorer leur image, ces mêmes acteurs ont adressé une requête à la communauté internationale, sollicitant l’inscription de « Viv Ansanm » sur la liste des organisations terroristes.

L’accord du 21 décembre, EDE RED et Compromis Historique, REN, groupe de la société civile et le collectif du 30 janvier sont les structures politiques qui ont participé le jeudi 6 février 2025 à la rencontre via zoom avec la Caricom ce vendredi 7 février 2025.

Par: Daniel Zéphyr

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