Période pascale: aucun défilé de Rara, à Léogâne les tambours se taisent à cause de l’insécurité 

Face à la montée inquiétante de l’insécurité, les autorités communales de Léogâne ont annoncé l’annulation de toutes les festivités prévues pour la période pascale, y compris les célèbres défilés de rara. La confirmation a été rendue publique par Ernson Henry, président du conseil municipal, dans une déclaration vidéo diffusée sur les ondes de Télé Ginen, ce lundi 14 avril 2025.

En cette cette période pascale, aucun défilé de Rara, à Léogâne les tambours se taisent à cause de l’insécurité. Alors que les gangs armés campés dans la commune voisine de Gressier planifient des incursions sur le territoire léogânais, cette annulation s’imposait en raison de ces menaces persistantes. Plusieurs attaques ont déjà été recensées sur la ville d’Anacaona, renforçant le climat de peur parmi la population.

Située à un peu plus de 30 km au sud-ouest de Port-au-Prince, Léogâne, bastion historique et culturel, est dans la ligne de mire des bandes armées depuis 2024. Des événements phares, tels que le championnat de vacances, qui réunissait jadis quatre départements, ne peuvent plus avoir lieu.

« Cette semaine sainte devait être une semaine d’activités culturelles intenses. Malheureusement, personne ne ressent l’ambiance pascale cette année », a déploré M. Henry. Désormais, même les animations du soir sont soumises à des restrictions strictes.

« Nous sommes contraints de mettre fin aux activités dès les premières heures de la soirée afin de permettre une meilleure coordination avec les forces de l’ordre », a-t-il ajouté.

En temps normal, près de 35 bandes de rara animaient les rues de la commune pendant cette période. Aujourd’hui, tout est à l’arrêt. Et Léogâne n’est pas un cas isolé : partout dans le pays, les manifestations culturelles et religieuses perdent leur éclat.

Le carnaval, Noël, les fêtes patronales et même les processions catholiques sont réduits à néant. La seule chose qui semble progresser en Haïti, c’est l’insécurité. Et avec elle, l’exode.

Des zones autrefois considérées comme des pôles d’attraction sont aujourd’hui dénaturées. Le secteur touristique est à l’agonie, la culture menacée d’extinction. Le pays est de plus en plus isolé : aucun vol commercial américain ne dessert actuellement Port-au-Prince, et l’interdiction est maintenue jusqu’au 8 septembre 2025.

À quand la fin de cette descente aux enfers?

Wideberlin SENEXANT