
Dans une publication sur les réseaux sociaux ce lundi 10 janvier 2025, Martine Moïse, ancienne première dame de la République et épouse du feu président Jovenel Moïse, a interpellé Donald Trump sur la nécessité de déclassifier les documents du FBI et du Département d’État relatifs à l’assassinat de son mari, survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.
S’adressant directement à l’ex-président américain, la veuve du chef d’État haïtien assassiné a établi un parallèle entre son époux et Trump. Comme lui, Jovenel Moïse, selon Martine, avait entrepris de profondes réformes économiques, défiant des intérêts oligarchiques accusés d’accaparer les ressources du pays. Comme lui, il avait été victime d’une campagne de démolition médiatique, visant à ternir son image et à freiner ses ambitions réformatrices. Et comme lui, il avait été la cible de tentatives d’assassinat.
Mais, souligne Martine Moïse, là où Trump a échappé à ses adversaires, Jovenel Moïse a succombé. Cette nuit funeste, des mercenaires lourdement armés ont pénétré dans la résidence présidentielle à Pèlerin 5, exécutant froidement le chef de l’État et laissant son épouse pour morte. Depuis, elle affirme avoir survécu à trois nouvelles tentatives d’assassinat, signe, selon elle, de la persistance d’un complot.
Dans sa requête, l’ancienne première dame demande à Donald Trump à déclassifier les dossiers relatifs à cet assassinat, un acte qu’il avait déjà posé par le passé dans une autre affaire. Moins d’une semaine après sa deuxième investiture, Donald Trump a promulgué un décret autorisant la déclassification de tous les documents liés aux assassinats de l'ancien président John F. Kennedy, de son frère, l'ex-sénateur Robert F. Kennedy, de même que du pasteur et militant pour les droits des Noirs Martin Luther King, quelque 60 ans après ces événements tragiques. Plusieurs personnes attendaient cela depuis des années, depuis des décennies, avait-il relevé en signant le document au bureau ovale.
Martine Moïse, pour étayer sa requête, affirme que les auteurs de cet acte odieux contrôlent désormais les branches exécutive et judiciaire du pays, gouvernant Haïti en connivence avec les gangs. Par ailleurs, elle plaide pour que la Constitution haïtienne soit respectée, notamment l’article 149, pour restaurer l’ordre, éradiquer les gangs et organiser des élections libres et équitables en vue du retour à l’ordre constitutionnel.
Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, plusieurs enquêtes sont en cours, tant en Haïti qu’aux États-Unis, où plusieurs suspects ont été arrêtés et inculpés. Cependant, vraisemblablement pour Martine Moïse, ces démarches n’ont pas encore permis d’identifier les véritables commanditaires de ce crime, ni de répondre aux nombreuses interrogations qui entourent ce complot d’envergure.
Martine Moise qui n’est plus au pays a refusé à maintes reprises la convocation du magistrat instructeur en charge de l'enquête sur l'assassinat de son mari avant d'être inculpée, mettant en avant la crise sécuritaire qui sévit sur le territoire en Haïti.
Il faut dire que la justice americaine a déjà condamné plusieurs personnes pour leur implication dans ce meurtre. Ils sont entre autres, l’ex sénateur John Joël Joseph; l’homme d’affaires Rodolph Jaar, un officier militaire colombien à la retraite, Germàn Alexandro Rivera Garcia et un ex informateur de la DEA Joseph Vincent.
Par: Daniel Zéphyr et Léon Kersivil
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