PubGazetteHaiti202005

La BRH appelle à des financements mieux adaptés pour les pays en situation de fragilité

@BRH

Alors que le monde est confronté à des crises économiques, géopolitiques et climatiques de plus en plus interconnectées, la BRH  a réitéré son appel à une réforme des financements internationaux. Le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Ronald Gabriel a pris la parole lors de la réunion ministérielle du G-24, tenue dans le cadre des Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, du 21 au 26 avril 2025 aux Etats Unis plus précisément  à Washington.  


Dans son discours transmis à la rédaction du journal, le responsable de la BRH a plaidé en faveur d’une réponse plus juste et inclusive de la communauté financière internationale face aux défis auxquels sont confrontés les pays dits « fragiles », comme Haïti.

D’entrée de jeu, Ronald Gabriel a insisté sur le rôle fondamental de la coopération régionale. Selon lui, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes subissent de plein fouet les conséquences des tensions commerciales, de l’endettement croissant et des conflits géopolitiques. « Il est important que nous unissons nos forces pour avoir plus de poids dans les discussions internationales », a souligné le premier chef de la BRH, appelant à une voix régionale plus forte dans les négociations multilatérales.


Par ailleurs, le Gouverneur a mis en lumière la vulnérabilité particulière d’Haïti, prise dans un engrenage d’insécurité, de récession et de fragilité structurelle. Le pays vit sa sixième année consécutive de déclin économique, dans un climat où la violence armée freine l’activité commerciale et paralyse le fonctionnement de nombreuses institutions. « En 2024, le PIB d’Haïti a chuté de 4,2 %, et l’inflation, bien que légèrement ralentie, demeure préoccupante à près de 28 % », a-t-il précisé. Cette situation rend l’accès aux biens essentiels de plus en plus difficile pour la majorité de la population.

À cela s’ajoutent les effets cumulés des chocs externes, tels que les catastrophes naturelles ou les restrictions migratoires, qui aggravent la crise. Selon Ronald Gabriel, les transferts privés, autrefois considérés comme un amortisseur économique, pourraient être freinés par ces nouvelles politiques migratoires, ce qui accentuerait la précarité de nombreux ménages.

Pour lui, la situation haïtienne illustre parfaitement le besoin urgent d’adapter les instruments financiers internationaux. « Il est impératif que les États fragiles soient au centre des priorités pour atteindre les objectifs de développement durable », a-t-il martelé.  

 Ronald Gabriel a salué les efforts entrepris par le FMI et la Banque mondiale, tels que la révision des quote-parts et le renforcement des dispositifs concessionnels comme l’IDA21 et le PRGT. Toutefois, il a tenu à rappeler que ces mesures, bien qu’importantes, doivent être accessibles à tous les pays du groupe des États fragiles et vulnérables (FCV). « Les mécanismes actuels doivent être adaptés afin de répondre aux besoins spécifiques des pays comme Haïti », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de solutions concrètes et équitables.

Ce plaidoyer intervient à un moment critique pour Haïti, où l’économie, la sécurité et le tissu social sont mis à rude épreuve. À travers cette intervention, le pays tente de faire entendre sa voix dans l’arène internationale, dans l’espoir d’obtenir des engagements tangibles pour sortir de l’impasse actuelle.

Arnold Junior Pierre

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