PubGazetteHaiti202005

Rapport/IHSI: l’économie haïtienne en chute libre, des économistes haïtiens restent « pessimistes » pour 2022

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Plusieurs économistes ont décrypté hier mercredi 29 décembre 2021 le rapport publié mardi dernier par l’institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) incluant plusieurs chiffres ayant rapport avec des indicateurs macro-économiques. Le PIB réel a connu une baisse de -1,8 % en 2021 après celles de -3,3% en 2020 et de -1,7 % en 2019. Il est passé de 625.6 à 614.3 milliards de gourdes constantes. De l’avis des économistes comme Thomas Lalime, Kesner Pharel et Enomy Germain, rien ne va plus pour l’économie haïtienne.
 
L’économie haïtienne poursuit sa véritable descente aux enfers. Le mardi 28 décembre 2021, l’institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a publié un rapport incluant plusieurs données relatives aux indicateurs macro-économiques pour démontrer la situation catastrophique de l’économie haïtienne.
 
« Le PIB réel a connu une baisse de -1,8 % en 2021 après celles de -3,3% en 2020 et de -1,7 % en 2019. Il est passé de 625.6 à 614.3 milliards de gourdes constantes. Taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) en volume a contracté de 1,8% durant l’exercice fiscal 2020-21 par rapport à l’exercice 2019-20 », selon l’institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI).
 
 
Les économistes craignent une année 2022 qui déchante
 

De l’avis des économistes, les chiffres publiés par l’institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) démontrent à quel point l’année économique a été catastrophique. « La vie en Haïti devient 24.6% plus chère que novembre 2020 », analyse Enomy Germain, intervenant à Vison 2000, qui reprenait les chiffres de l’institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI). « Les prix des produits pétroliers ont augmenté, il se peut que la vie aille de mal en pis dans les prochains jours », prévoit  Enomy Germain.
 
« Durant l’année 2021, plus de gens ont basculé dans la pauvreté. Ça a été une année de décroissance. La gourde, la monnaie nationale a perdu 40% de sa valeur », explique d’un langage facile Enomy Germain qui voit une économie qui ne crée pas de richesse et qui ronge le niveau de revenu de la population. « C’est une année durant laquelle l’économie a fabriqué beaucoup plus de pauvreté qu’elle ne crée de richesse », a-t-il indiqué.
 
L’économiste Enomy Germain plaide en faveur d’une revalorisation du salaire minimum au regard de la loi haïtienne qui prévoit une revalorisation salariale à chaque fois que l’inflation atteint un niveau plus élevé que 10%.

Des économistes « pessimistes » pour 2022

Face à ces chiffres qui démontrent l’état criant de l’économie haïtienne, les économistes sont de plus en plus « pessimistes » quant à une remontée de la pente en 2022. 
 
« Le mauvais départ connu par l’économie haïtienne au cours de la période oct-déc. 2021 de l’exercice fiscal 2021-22, comme l’a souligné T. Lalime, ne laisse présager un retour à une croissance du PIB en 2022 », analyse Kesner Pharel à travers une publication sur son compte Twitter voyant la « probabilité d’une quatrième année consécutive dans le rouge pour le PIB. »
 

Kesner Pharel, pour corroborer son point de vue, continue pour dire que la contraction moyenne du PIB annuel d’Haïti au cours des trois derniers exercices fiscaux est de -2,1%. Ce qui, selon lui, a provoqué des pertes considérables d’emplois et aggravé les taux de pauvreté et d’extrême pauvreté. « Plus de 4.5 millions d’Haitiens en situation d’urgence humanitaire », rappelle-t-il.


A côté de tout cela, la Commission Économique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CEPAL) prévoit un taux de croissance du PIB de 1% pour Haïti en 2022. « Cette croissance économique est insuffisante pour sortir l’économie haïtienne de la situation dépressive connue durant la période 2019-2021 », croit Kesner Pharel.

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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