Dadou Pasquet a été inhumé le samedi 29 novembre en Floride. Le célèbre guitariste, mort entre le 22 et 23 novembre 2025 à Miami a reçu un ultime hommage entouré de sa famille, de ses amis musiciens et d’un public de mélomanes profondément ému. Un moment solennel pour saluer la mémoire d’une âme lumineuse, pilier éternel de la musique haïtienne.
Né le 19 août 1953, André “Dadou” Pasquet demeure l’une des figures les plus majestueuses de la musique haïtienne. Guitariste virtuose, chanteur, auteur-compositeur-interprète et cofondateur du mythique Magnum Band, il a marqué plus d’un demi-siècle de création artistique. Son décès, annoncé par sa famille, laisse derrière lui une nation en deuil et un héritage musical inestimable.
Un monument du compas moderne: trajectoire du célèbre maestro
Dadou Pasquet n’était pas seulement un musicien ; il était une école à lui seul. Sa guitare, reconnaissable entre mille, a façonné une esthétique sonore unique, tissée de douceur, de rigueur et de poésie. À travers le Magnum Band, il a exporté un compas raffiné, ouvert sur le monde, reliant Haïti à la Guadeloupe, à la Martinique, à la Guyane française, à New York et à toute la diaspora, toujours fidèle à sa mission : porter la musique haïtienne au sommet.
Avant de fonder son propre groupe, Dadou avait déjà laissé son empreinte au sein du Tabou Combo, qu’il a intégré au début des années 1970. Cinq années d’apprentissage, de scènes internationales et de créativité bouillonnante qui façonneront le maestro qu'il deviendra. Il restera ensuite comme l’un des architectes du compas moderne, un créateur visionnaire respecté par toutes les générations.
Un répertoire gravé dans la mémoire collective
De « Libète » à « Grann », de « Paka Pala » à tant d'autres compositions devenues des classiques, Dadou a écrit des pages essentielles de notre patrimoine sonore. Ses chansons, traversées par la sensibilité et la profondeur, accompagnent depuis des décennies les moments forts des familles haïtiennes. Pour beaucoup, il était une icône vivante, un maître dont chaque note respirait l’âme d’Haïti.
Des adieux empreints d’émotion en Floride
La cérémonie d’inhumation, ce samedi 29 novembre en Floride, fut un moment lourd de symboles. Dans un silence recueilli, musiciens, proches, admirateurs et figures de la diaspora ont salué ce géant avec respect et gratitude. Une dernière fois, les accords de ses propres compositions ont résonné, comme un pont entre la terre et l’éternité.
Dans une note pleine d’émotion, la Primature a évoqué, depuis son décès, un « pilier indiscutable du patrimoine musical haïtien », rappelant que sa guitare a accompagné la vie quotidienne de milliers de familles, en Haïti comme à l’étranger.
Le Conseil Présidentiel de Transition, pour sa part, a décrit Dadou comme une « icône culturelle majeure », symbole de discipline, de dignité et d’attachement profond à la culture nationale. Un hommage officiel qui reflète la dimension nationale presque institutionnelle de son départ, alors que la presse internationale salue la mort d’une légende.
Haïti perd un titan, mais Dadou Pasquet, lui, continue : dans les guitares des jeunes, dans les voix de demain, dans les rues de Port-au-Prince comme dans les scènes du monde. Une présence qui ne s’éteint pas.
Wideberlin Sénexant
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