PubGazetteHaiti202005

7 février, 3 ans de mandat:- Jovenel Moise a peur de se regarder dans son miroir

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Editorial 


Le Président de la république Jovenel Moise à l'occasion de son troisième anniversaire de mandat a décidé de fuir caméras, micro et plumes. Celui qui est connu pour être un hâbleur a préféré se taire. « Lorsqu'on a rien à dire, le mieux est de se taire », dit le viel adage. Position de sagesse disent certains puisque après trois ans d'un mandat de cinq ans, on ne peut plus rien promettre. Mais quand on a des responsabilités comme chef d'état on n’a pas à fuir son bilan. Il faut pouvoir se regarder dans un miroir, seul moyen permettant de se faire respecter et tout le reste n'est que lâcheté.

Tous les indices sont au rouge 

Il est vrai que le bilan est catastrophique. Trois ans plus tard la situation du pays s'est gravement détériorée et les indices macro-éconnomiques sont là pour en témoigner. Une inflation qui dépasse les 20%, un finanvement budgétaire de 17 milliards de gourdes et une croissance négative de -2 %.
En plus de cela, sans barricades et le mouvement Lock le pays est complètement livré à lui-même. Jamais auparavant on a eu ce sentiment aussi élevé d'insécurité en Haiti. Il ne se passe un seul jour sans enregistrer au moins un cas de mort et de kidnapping. Il est dit que les Kidnappeurs ne tiennent pas rigueur aux victimes: « Yo pa nan bese triye ». Donc Haïti est économiquement à genoux et plongé dans l'insécurité généralisée avec le territoire national gangstérisé après 3 ans de mandat de Jovenel Moise et 8 ans du régime PHTK. 

Qui pis est, l'ordre démocratique s'est estompé avec la caducité du parlement constatée par le Président Jovenel Moise, alors qu’il avait la responsabilité d'organiser les élections, étant garant de la bonne marche des institutuons du pays. 

Face à ce bilan si désastreux et un tableau si sombre, celui qui nous avait promis de mettre de la nourriture dans nos assiettes, de l'argent dans nos poches et de l'électricité 24/24, à l'occasion de ce 7 février marquant le 34ème anniversaire des premières élections démocratiques et son 3ème année de mandat, disparait des radars. C'est le silence complet. Pas même ses conseillers, voire ses alliés ne veulent endosser un passif aussi désastreux.

Il faut le dire sans ambages, Jovenel Moise vient de gaspiller trois nouvelles années de notre vie, en plus de ce que les autres nous ont déjà ravi après leurs folles promesses. 


Une crise politique aigüe

Après le temps de grâce à lui accordé, Jovenel Moise fait face depuis deux ans à une opposition farouche qui demande son départ du pouvoir pour son implication présumée dans la dilapidation des fonds pétrocaribe et l'irrespect de ses promesses de campagne. Il a failli perdre le pouvoir en au moins 4 occasions. Après avoir été combattu dans les rues pour son budget dit criminel, l’augmentation exagérée des prix du carburant, il a fait face à deux mouvements Pays Lock. Le dernier en date a duré trois mois et on avait presque la certitude que c’était fini pour lui. Jovenel Moise a dû même se mettre à couvert pendant un certain temps pour éviter la furie populaire. Toujours grâce aux américains, il est resté au pouvoir mais la crise perdure. Le président n'est toujours pas arrivé à mettre autour de la table ses principaux protagonistes qui ne jurent que par sa démission.

Après ses multiples convocations au dialogue dont on connait la suite, le Chef de l'état invite l'opposotion à négocier mais celle-ci répond par une fin de non-recevoir. Jovenel Moise boucle son 3ème année de mandat dans la crise et rien ne laisse augurer une solution durable vu que seuls ses alliés et l'opposition dite modérée décident de répondre à l’appel au dialogue. L'aile dure considérée comme son vrai adversaire n’a pas participé aux assises à la Nonciature apostolique qui, comme on le sait, se sont soldées par un échec. 

 

Une opposition encore disloquée et en panne de bonnes stratégies 


L'opposition qui n'est pas arrivée jusqu'ici à parler un même langage en est tout aussi responsable de notre situation pour n'avoir pas su convaincre une frange importante de la société haitienne fatiguée de la classe politique. S'il est vrai que le Président Jovenel Moise a échoué dans sa mission, il est tout aussi vrai que nous avons à faire à une opposition en dépit de toute initiative d'unité disloquée et en panne de bonnes stratégies. N'en parlons pas des luttes intestines qui empoisonnent la mobilisation. Avec autant de déficits, pour cette nouvelle année, l'opposition doit aussi faire son bilan et offrir mieux à la population qui rêve d'un autre projet de société. 

Des frustrations emmagasinées, le pire est à craindre 

Tout compte fait, une année de grandes turbulences s'annoncent sur le pays. En dépit de cette acalmie apparente, le pire est à craindre tenant compte des frustrations emmagasinées durant les trois dernières années. L'international dont les américains, le seul puissant allié du Président Jovenel Moise peut se touver dans une situation à ne plus pouvoir influencer les choses. Historiquement, l’haïtien prend du temps pour réagir face à ses déboires et misères, mais quand il doit en finir, il est comme un lion en fureur qui ne s'arrête qu'après avoir fini de dévorer sa proie. 

Avant le basculement dans ce précipice affreux, il y a encore moyens de remonter la pente par le sens de responsabilité et un sursaut patriotique. Le pouvoir doit cesser de faire l’autruche ou de jouer au plus malin, avec des annonces de négociations, dont le seul but semble être destiné jusqu’à présent à la consommation médiatique pendant que le bateau du pays est entrain de couler sous le poids de l’insécurité, du black-out, du chômage, de la faim, etc.

Les problèmes existaient bien avant les Tèt Kale. C’est d’ailleurs sur cette base qu’ils ont fait campagne en vue de changer les conditions de vie de la population, non pas pour les empirer. Et malheureusement, c’est ce constat d’échec que fait tout le pays. 

 


Par Sabrina Clesca Pierre 

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