PubGazetteHaiti202005

Abinader va perdre sa bataille contre Haïti et risque de perdre l’élection présidentielle, selon Guichard Doré

Guichard Doré, ex conseiller Jovenel Moïse

Luis Abinader va perdre la guerre ouverte contre Haïti, prédit Guichard Doré, ancien conseiller du feu président Jovenel Moïse. Il était invité à l’émission « Le rendez-vous avec Volcy ASSAD » le jeudi 21 décembre. Qui pis est, selon le professeur Doré, le président dominicain risque même de perdre l’élection présidentielle.

Abinader joue gros avec cette « guerre ouverte » contre Haïti avec ses manœuvres pour contraindre le pays à suspendre la construction du canal autour de la rivière massacre.

« Il a fait une gestion politique catastrophique du dossier car il a fait des maladresses politiques. Il a déployé des troupes. Il a rendu 9 personnalités célèbres », a lâché d’entrée de jeu le professeur Guichard Doré, répondant aux questions de Volcy ASSAD.


Les semaines passent. Haïti résiste et la République dominicaine veut par tous les moyens faire pression sur le pays, ignorant les prescrits du traité de 1929 qui prévoit les étapes pour résoudre les différends entre les deux pays. Voulant jouer une dernière carte, Luis Abinader a fait appel à une médiation de l’ONU.

En cas de conflit de caractère international, selon le traité de 1929 , les deux pays doivent s’engager de se soumettre à l’arbitrage. Cet arbitra est assuré par les USA, Cuba et le Brésil. Le tribunal qui décidera du différend sera désigné par un accord entre les parties. Selon l’article 8 du traité, la sentence dûment prononcée et notifiée aux parties, décide du différend et est sans appel. Les deux parties seront soumises à la décision du tribunal qui aura rendu la sentence.


« Je ne sais pas pourquoi il appelle l’ONU dans cette affaire alors que le traité prévoit l’arbitrage  », s’inquiète Guichard Doré.

Le professeur Guichard Doré estime que l’Etat haïtien doit jouer pieds et mains pour s’approprier du dossier et l’apporter en arbitrage où selon lui Haïti ne perdra pas. Il appelle aussi la population à être vigilante par rapport au comportement des autorités haïtiennes. « Il peut traîner avec ce dossier jusqu’à ce qu’on en parle plus », alerte Doré.


« De toute façon, Luis Abinader va perdre la bataille. Quelque soit l’instance auprès de laquelle il va apporter le dossier, il va perdre. La République dominicaine a déjà 11 prises sur la rivière », a prévenu Guichard Doré.

« Comme en période de sécheresse, le canal que nous construisons risque de ne pas avoir de l’eau; comme il a deja capté l’eau en amont, le tribunal d’arbitrage pourra lui demander de fermer les canaux certains jours. On l’aura contraint de fermer les portes de ces canaux », estime M. Doré qui va plus loin pour préciser que la sentence peut même contraindre la République dominicaine à fermer quelques des onze canaux pour ne pas nuire à celui d’Haïti.

Pour prétexter le droit de contraindre Haïti à construire le canal au niveau de la rivière Massacre, le président dominicain Luis Abinader avait évoqué le « caractère illégal » du projet. Recourir à l’arbitrage peut être aussi un prétexte pour Haïti de presser le tribunal d’arbitrage à régulariser les 11 prises de la République dominicaine qui, selon Guichard Doré, sont illégales. Évoquant le critère d’égalité, avec 11 prises et une seule pour Haïti, la République dominicaine risque de sortir grande perdante dans cette affaire, selon Doré.

Qui pis est, selon Guichard Doré, la sentence issue de l’arbitrage pourra aussi contraindre le président Luis Abinader à retirer ses hommes armés au niveau de la frontière. « C’est une forme d’agression. Il aurait pu être traduit devant la cour pénale internationale », déclare -t-il.

Cette tension diplomatique entre les deux pays survient à un moment où la République dominicaine s’apprête à entrer en période électorale. Il y a quelques semaines, le président dominicain Luis Abinader a annoncé sa candidature à sa propre réélection.

« Sur le plan électoral, il peut le payer très cher », prévient Guichard Doré, indiquant que les sentences qui peuvent être prises à l’issue de l’arbitrage lui seront défavorables et que cette situation le mettra dans une mauvaise posture.

A la tribune de l’ONU, cette tension diplomatique entre les deux pays a été au centre des discours des deux dirigeants. Luis Abinader a demandé à Haïti d’arrêter la construction du Canal alors que Ariel Henry revendique « le droit souverain d’Haïti d’utiliser ses ressources hydriques binationales, comme le fait la République dominicaine ».



 

 

Par: Daniel Zéphyr

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