
Le président du CPT a fermement condamné ce qu'il appelle l'alliance conclue entre certains partis politiques et la coalition criminelle VIV ANSANM. Liné Baltazar, président du parti PHTK, a déclaré sur Magic 9 que les gangs armés travaillent avec des groupes politiques en vue de proposer une solution à la crise. Dans un document envoyé à la CARICOM par trois partis politiques (EDE, Accord 21 Décembre et Collectif 30 Janvier) pour remplacer l'actuel CPT, VIV ANSANM est présenté comme un acteur parmi d'autres. Leslie Voltaire s'est dit consterné. Pour lui, cet acte posé par ces partis menace la République d'Haïti, selon un message posté sur son compte X ce soir.
"Un acte grave menace notre République : des partis politiques ont choisi de s’associer au collectif criminel Viv Ansanm. Cette décision trahit la mémoire des victimes et porte atteinte à notre souveraineté. En tant que Président du CPT, je désapprouve fermement cette alliance inacceptable," fustige le représentant de Fanmi Lavalas. Pour lui, ces partis devront être traduits devant la justice pour s'être délibérément écartés des principes républicains. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le ministre de la Justice Patrick Pélissier ont déjà été saisis par le Conseil Présidentiel afin de prendre des mesures de droit, informe Voltaire.
"Ces partis, en agissant ainsi, se sont écartés des principes républicains et devront en répondre devant la justice et nos concitoyens. J’ai saisi le Premier ministre et le Ministre de la Justice afin que des mesures appropriées soient prises. J’appelle également la communauté internationale à soutenir nos efforts face à ces dérives. La République est mise à l’épreuve, mais elle restera debout. Ensemble, nous défendrons la loi et l’honneur," a-t-il ajouté.
Le document envoyé à la CARICOM est signé par les partis EDE, Accord du 21 Décembre et Collectif du 30 Janvier. La coalition criminelle VIV ANSANM ne l'a pas signé. Cependant, au chapitre 3 de la page 7, traitant des différents scénarios pour remplacer le CPT, le groupe criminel est cité comme l'un des acteurs soutenant l'idée de recourir à la Cour de Cassation comme solution à la crise, aux côtés des partis politiques ASE, Force Louverturienne et Réveil et Alliés, qui eux-mêmes n'avaient pas signé l'Accord du 3 avril 2024.
Des représentants de trois des neuf parties prenantes du Conseil Présidentiel de Transition ont transmis, ce mercredi 8 janvier 2025, trois propositions à la CARICOM pour tenter de sortir de l’impasse politique et institutionnelle actuelle. Un document détaillant tous les points concernant ces trois propositions est annexé à la correspondance acheminée à la CARICOM.
Dans un premier temps, les parties concernées ont opté pour la mise en place d'une présidence collégiale de trois membres composée d’un juge de la Cour de Cassation, d’un représentant de la classe politique et d’un représentant de la société civile.
Ensuite, le Collectif du 30 Janvier, EDE et Accord 21 Décembre plaident en faveur d'un CPT formé de trois nouvelles personnalités proposées par un collège constitué des neuf entités signataires de l'Accord du 3 avril 2024. Les neuf secteurs se répartissent en trois sous-groupes de trois entités, chaque sous-groupe choisissant une personnalité pour intégrer le CPT.
Enfin, ces trois parties prenantes proposent de maintenir l’actuel CPT après le remplacement des trois inculpés, tout en permettant aux six autres parties de confirmer ou non leur représentant au Conseil Présidentiel de Transition.
Dans les trois cas, le Collectif du 30 Janvier, EDE et Accord 21 Décembre continuent de réclamer la mise à l'écart de Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire pour leur implication présumée dans le dossier de corruption de la BNC.
Depuis la sortie des informations relatives à une quelconque alliance entre les gangs et ces partis politiques militant pour le remplacement du CPT, ces derniers font l'objet de graves critiques dans l'opinion publique. Cependant, sur X, Michel André, représentant de l'Accord du 21 Décembre ayant participé à l'élaboration du document envoyé à la CARICOM, a déclaré prendre ses distances avec toute éventuelle alliance avec les gangs. Clarens Renois, de UNIR et membre du Collectif 30 Janvier, ainsi qu'Emmanuel Ménard, de la Force Louverturienne, se sont également démarqués publiquement.
Par Gazette Haïti News
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