Les Chefs de Gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom) tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué officiel publié ce dimanche 14 avril 2025, l’organisation régionale se dit « profondément préoccupée » par les récentes informations faisant état d’une coalition de gangs armés cherchant à prendre le pouvoir par la force et à « bouleverser les arrangements de transition actuellement en place ».
« C’est totalement inacceptable », déclare sans ambages la Caricom, qui condamne avec fermeté « toute tentative de remplacement des dispositifs de transition par la violence et la force ». Ces dispositifs, rappelle-t-elle, ont été mis en œuvre par les acteurs haïtiens eux-mêmes afin d’ouvrir la voie à des élections libres et équitables d’ici le 7 février 2026, avec pour objectif un retour à l’ordre constitutionnel.
L’organisation caribéenne alerte également sur les risques humanitaires d’un tel basculement. Selon des chiffres récents fournis par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du territoire haïtien. Rien qu’au cours du dernier mois, près de 60 000 personnes auraient été contraintes de fuir leurs foyers.
La Caricom a averti dans ce communiqué qu’une intensification de la violence ne ferait que nuire davantage aux plus vulnérables, ceux qui sont les moins capables de se protéger. Elle qualifie encore cette situation de « totalement inacceptable ».
En réponse à la menace, la Caricom affirme être en consultation avec les autorités haïtiennes et les partenaires internationaux pour l’octroi urgent d’une assistance sécuritaire importante. Elle rend hommage aux efforts des forces de sécurité haïtiennes ainsi qu’à ceux de la Mission multinationale de soutien (MSS) dirigée par le Kenya, saluant leur engagement à rétablir l’ordre.
La Caricom lance un appel à la communauté internationale, notamment aux Nations Unies et à l’Organisation des États américains, pour qu’elles prennent « toutes les mesures nécessaires » afin de soutenir les autorités haïtiennes dans cette période critique. L’organisation régionale affirme qu’elle continuera de suivre de près l’évolution de la situation dans le pays.
Le commissaire divisionnaire du Sud, Daniel Compère, a tiré la sonnette d’alarme dans une correspondance adressée au directeur général de la Police Nationale d’Haiti, signalant une menace imminente d’attaque armée sur la ville des Cayes. Des groupes armés opérant dans plusieurs communes, telles que Tiburon et Les Anglais, sous la direction présumée de l’ancien prisonnier Guy Philippe, planifieraient une offensive contre des infrastructures sécuritaires clés.
Face à ce risque d’escalade sécuritaire, le commissaire Compère insiste sur la nécessité d’un appui logistique immédiat et d’un déploiement renforcé pour empêcher une possible invasion armée dans le département du Sud.
Par: Daniel Zéphyr
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