PubGazetteHaiti202005

22 ans après l'assassinat de Jean Dominique: Pierre Emmanuel s'en souvient et croit que justice lui sera rendue un jour

Feu Jean Léopold Dominique

3 avril 2022 marque les 22 ans du double assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique et du gardien de la radio Haïti Inter Jean Claude Louissaint. L'ancien rédacteur en chef de ladite station, Pierre Emmanuel est retourné sur ce drame lundi à l’émission « Le Rendez-vous avec Volcy ASSAD ». 

 

Pierre Emmanuel invité ce lundi 4 avril à l'émission « Le Rendez-vous avez Volcy Assad » a déploré le fait que « 22 ans après les assassins du journaliste Jean Léopold Dominique sont encore dans la ville », pour répéter le célèbre journaliste.

 

Revenant sur ce double assassinat, il explique qu’ « avant le lundi 3 avril 2000, Dominique lui disait, le samedi 1e avril, qu'il avait l'impression d'être suivi ».

 

« A la fin de l'émission de Jean Dominique et de sa femme je les ai suivis pour voir s'il y avait effectivement une voiture qui les suivait », se rappelle Pierre Emmanuel qui révèle que « l'équipe de Haïti Inter avait conseillé à un certain moment à Jean Dominique de lever le pied sur ses éditoriaux (qui commençaient à susciter des ennuis) ».

 

Pierre Emmanuel, 22 ans après le meurtre, rapporte que sa dernière conversation avec Jean Dominique « comme ami et collaborateur » remonte à dimanche 2 avril concernant l'émission « Bouillon culture » de Bernard Pivot. Il était séduit par l’émission en question. 

 

 

 

« J'ai fini d'annoncer les titres du journal puis j'ai annoncé la pause et c'est à ce moment que l'un des gardiens vient m'informer qu'on a ouvert le feu sur Jean Do », se souvient l’ancien rédacteur en chef de Radio Haïti qui vit en exil au Quebec depuis plus plus de 15 ans. 

 

Transporté d'urgence à l'hôpital, Pierre Emmanuel dit avoir l’impression que Jean Dominique était déjà mort avant même d'arriver à l'hôpital. « L'assassin a pris le temps de donner plusieurs balles au journaliste dont un qui avait coupé so carotide, selon le procès verbal. Et un texte de Patrick Élie, un camarade très proche de la radio, parle d'au moins 7 balles », raconte-t-il.

 

Après l'assassinat de Jean Léopold Dominique, le présentateur explique que l'équipe tentait de continuer à faire fonctionner la radio et de trouver justice pour la victime. Ce qui, selon lui, metait en danger la vie de tout le staff.

 

C'était une situation qui a conduit à une tentative d'assassinat à l'encontre de la femme de Jean Dominique, Michèle Montas, journaliste également, un dimanche 25 décembre de la même année. Incident au cours duquel un gardien de la maison nommé Maxime a été assassiné, raconte Pierre Emmanuel qui était « chargé d'annoncer la nouvelle de sa mort à la mère de la victime ».

 

« Tout le staff de Haïti Inter était en danger »

 

L’equipe de Haiti Inter vivait une situation très tendue qui a forcé plusieurs d'entre eux dont Michèle Montas à laisser le pays pour leur sécurité. « Par exemple, pour faire en sorte que Michelle puisse aller témoigner au cabinet d'instruction, l'on était obligé de la faire changer de voiture pendant trois fois pour sa sécurité », a révélé l'actuel directeur de l'information de radio CPAM à Montréal et commentateur politique sur plusieurs médias au Québec, qui évoque les prises de position politique de Jean Dominique qui dérangeaient.

 

22 ans après, Pierre Emmanuel soutient qu’ils ne cesseront jamais de demander justice pour Jean Dominique et Jean Claude Louissaint. Il prend pour exemple un journaliste dominicain assassiné, pour qui justice a été rendue des années après.

 

Par Juhakenson Blaise

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